La ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, Laure ZONGO/HIEN

Le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation a tenu ce mardi 02 août 2016 sa 9èmesession sous le thème « Evaluation des besoins post-catastrophes et relèvement des populations sinistrées : enjeux et perspectives ». Un thème plus que d’actualité en cette période de saison pluvieuse, où le Burkina fait face à des inondations dans plusieurs régions, marquées déjà par près de vingt milles (20000) personnes sinistrées, des décès ainsi que de nombreux dégâts matériels durant la période de juin à juillet 2016.

Les catastrophes surtout naturelles sont récurrentes et n’épargnent aucun pays, menaçant ainsi les efforts de développement entrepris par les différents Etats en général et les pays en développement en particulier. Chaque année, les pays de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel sont victimes de catastrophes naturelles telles que la sécheresse, les inondations ainsi que les maladies animales transfrontières, les crises économiques et les conflits civils. Ces événements entraînent des pertes en vies et la destruction ou l’affaiblissement des moyens d’existence des populations et par conséquent la fragilisation de leur sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Depuis quelques décennies, le Burkina Faso connait une succession de catastrophes qui viennent ainsi rappeler la vulnérabilité du pays face aux effets des changements climatiques.  En effet, le pays enregistre régulièrement des inondations, des épidémies et, dans une moindre proportion, des sécheresses qui provoquent une insécurité alimentaire. Ces aléas naturels, provoquent d’importantes pertes et dommages aussi bien au plan économique que social.

Un tableau non reluisant

Selon les statistiques météorologiques, les inondations ont fait respectivement en 2013 et 2014 15 740 et 9 534 personnes sinistrées. Pour ce qui est de l’année 2015, trente (32) provinces réparties dans onze (11) régions ont été touchées par des inondations qui ont fait 43 923 personnes sinistrées avec dix (10) décès et cinquante-trois (53) blessées.  Pour cette année 2016,les inondations suite à la pluie diluvienne du 19 au 20 juillet, ont fait, dans la seule ville de Ouagadougou,  8 353 personnes sinistrées et quatre (4) décès.

La fréquence et la nature de plus en plus complexe de ces crises nécessitent une approche holistique qui intègre des actions visant à renforcer la préparation aux crises, la prévention et l’atténuation des risques par des réponses efficaces et rapides, et des interventions facilitant la transition vers une condition de stabilité et développement.

Développer des stratégies afin de renforcer la résilience des communautés

L’atténuation de l’impact des catastrophes sur les communautés requiert la prise de mesures à tous les niveaux. Il faut, pour ce faire, développer des stratégies afin de renforcer la résilience des communautés et réduire leur vulnérabilité aux différents chocs afin que le pays assure leur sécurité alimentaire et nutritionnelle, et se concentre sur le développement de systèmes alimentaires et agricoles durables.

En droite ligne de cette vision, le gouvernement burkinabé a mis en place le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR) qui est un dispositif national de coordination et de gestion des catastrophes. Accompagné par ses partenaires techniques et financiers et avec l’appui des organisations non gouvernementales et les associations intervenant dans le domaine, le CONASUR œuvrepour la prévention et la gestion des catastrophes tant naturelles qu’anthropiques, et la réhabilitation des personnes victimes. Les actions menées sur le terrain contribuent à l’atténuation des effets des catastrophes sur les populations à travers la prévention, la surveillance de la situation alimentaire, l’élaboration et la mise en œuvre de programmes d’aide d’urgence et des actions de réhabilitation.

Réfléchir ensemble pour plus d’actions efficaces et efficientes

En dépit des initiatives prises, le défi du renforcement des capacités à tous les niveaux dans le domaine de la réduction des risques de catastrophe, de la préparation et la réponse aux urgences demeure actuel. Et afin de remédier à ces difficultés et assurer une action globale et concertée, il faut une approche coordonnée de tous les acteurs, par le renforcement de la coordination des interventions avec d’autres secteurs. D’où l’importance de la présente session du CONASUR qui se veut être un cadre d’échanges entre les membres statutaires et les différents humanitaires.

Regroupant les membres statutaires du CONASUR et autres représentants des départements ministériels, des partenaires techniques et financiers, de la coopération bilatérale et multilatérale, des représentants des organisations non gouvernementales et des associations humanitaires présentes au Burkina Faso, la session 2016 du CONASUR est une tribune, pour la centaine de participants, d’examiner et de valider le programme d’activité 2016 de la structure de coordination et de gestion des catastrophes naturelles au Burkina Faso.

Outre le point fait de la gestion des catastrophes survenues en 2015 et l’état des lieux de la mise en œuvre de la recommandation de la session précédente qui porte sur la dotation des démembrements du CONASUR en ressources financières et matérielles, deux communications ont été présentées lors de cette session. Il s’agit de la réflexion sur le thème principal « évaluation des besoins post-catastrophes et relèvement des populations sinistrées : enjeux et perspectives » et la présentation du plan d’action national pour le renforcement des capacités pour la réduction des risques et la préparation à la réponse aux urgences au Burkina Faso 2016-2020.

Le ministère de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille