Depuis le mois de septembre 2017, la ville de Ouagadougou connait des cas de dengue. En effet le 28 septembre, au lendemain de l’ordinaire Conseil des ministres, au cours duquel le ministre de la Santé avait fait une communication orale relative à la situation épidémiologique de la dengue au Burkina Faso, il déclarait officiellement la survenue de l’épidémie dans la région sanitaire du Centre. Et lors du Conseil des ministres du 18 octobre, le ministre est revenu à la charge pour faire le point de l’épidémiologique et des actions réalisées depuis sa déclaration de l’épidémie. On dénombrait alors 4 017 cas suspects dont 11 décès enregistrés pour tout le pays, la région sanitaire du Centre ayant enregistré 66,2% des cas suspects.

Les mesures prises pour faire face à l’épidémie

Au regard de la situation, les autorités sanitaires ont pris des mesures pour faire face aux besoins de sensibilisation des populations et de pré-positionnement des médicaments pour la prise en charge gratuite des cas graves dans tous les hôpitaux, notamment les centres hospitaliers régionaux (CHR) et les centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA). Les autres actions menées comprennent, entre autres, l’élaboration d’un plan de préparation et de riposte, l’élaboration et la diffusion d’un algorithme national de prise en charge, la sensibilisation des populations à travers des émissions radiophoniques et télévisuelles sur les mesures de prévention et les gestes à ne pas faire.

A ces actions, s’ajoutent l’acquisition et la dotation des hôpitaux de référence (CMA/CHR/CHU) en tests de diagnostic rapide (TDR) de la dengue, le renforcement de la surveillance épidémiologique,  l’acquisition de 10 000 TDR de la dengue avec l’appui de la Banque mondiale, ainsi que l’acquisition et la répartition de 1 500 MILDA au profit des structures de PEC des maladies infectieuses des hôpitaux et des Directions régionales de la santé.

Par ailleurs, une pulvérisation spatiale ciblée de certains espaces de la ville de Ouagadougou considérés comme des lieux de concentration des moustiques a débuté ce lundi 23 et devrait se poursuivre jusqu’au 30 octobre prochain. A cet effet, des équipes sillonneront les zones identifiées pour pulvériser le produit insecticide dont les microgouttelettes peuvent atteindre et tuer les moustiques transmettant la dengue. Les opérations de pulvérisation se font entre 16H00 et 19H00.

La dengue, mode de transmission, symptômes et précautions à prendre face à un cas suspect

La dengue, aussi appelée « grippe tropicale », est une maladie transmissible causée par un virus. Elle est causée par la piqûre d’un moustique appelé Aedes aegypti qui a la particularité de piquer pendant la journée. C’est un moustique noir avec des rayures blanches d’où son appellation moustique “tigre”. L’incidence de la dengue progresse de manière très importante, ce qui a conduit à son inscription aujourd’hui aux rangs des maladies dites « ré-émergentes ».

En effet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 50 millions le nombre de cas annuels, dont 500 000 cas de dengue hémorragique qui sont mortels dans plus de 2,5% des cas.

La dengue « classique » se manifeste brutalement après 2 à 7 jours d’incubation par l’apparition d’une forte fièvre souvent accompagnée de maux de tête, de nausées, de vomissements, de douleurs articulaires et musculaires, et parfois cutanées. Les symptômes s’intensifient, avec des hémorragies conjonctivales et des saignements de nez. Toutefois, l’on peut guérir de la dengue en se rendant rapidement dans un  centre de santé afin de recevoir un traitement adapté. La guérison s’accompagne d’une convalescence d’une quinzaine de jours. La dengue classique, bien que fort invalidante, n’est pas considérée comme une maladie sévère comme l’est la dengue hémorragique. En cas d’apparition des signes de la dengue, il faut éviter de prendre des médicaments sans l’avis d’un l’agent de santé et surtout se rendre  rapidement dans le centre de santé le plus proche.

Les moyens de prévention contre la dengue

A ce jour, la lutte contre le moustique demeure le moyen efficace  de protection contre la dengue. D’où, pour la prévention, il faut éliminer les eaux stagnantes, dans nos cours et les alentours,  en retirant les réserves d’eau des pots de fleurs, en mettant à l’abri tous les objets susceptibles de se remplir d’eau de pluie ou d’arrosage et en nettoyant au moins une fois par semaine, les endroits où l’eau peut rester pendant longtemps, notamment les pneus et les boîtes de conserve vides ; toute chose qui permet d’éviter la multiplication des moustiques.

Il est également conseillé d’éviter de se faire piquer par les moustiques, à travers le port de vêtements couvrant au maximum le corps, l’application sur sa peau des produits anti-moustiques, l’utilisation des insecticides et surtout il faut dormir sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide (MILDA).

Entre octobre et novembre 2016, le Burkina Faso avait connu une épidémie de dengue et selon les statistiques du ministère de la Santé, 1 061 cas probables sur 1 266 cas suspects avaient été signalés dans la seule ville de Ouagadougou avec 15 décès. Et c’est justement pour éviter une telle situation qu’il a été organisé, déjà le 21 juillet 2017 à Ouagadougou, un atelier sur la préparation et la riposte d’une éventuelle flambée de cas de dengue. Et puis il y a eu également un panel d’experts tenu du 23 au 25 février dernier, toujours à Ouagadougou, sur l’organisation de la surveillance et la riposte face à la dengue au Burkina Faso. 

Ministère de la Santé