Les magistrats burkinabè iront en grève du 24 février au 1er mars 2016. Le comité intersyndical des magistrats va observer cette semaine de grève pour revendiquer « une Justice indépendante et crédible avec des acteurs efficaces et motivés ». Il l’a annoncé ce lundi 22 février 2016 à Ouagadougou lors d’une conférence de presse.

Le comité intersyndical des magistrats exige du gouvernement l’« adoption de l’ensemble des [8] décrets d’application » de 2 lois votées le 25 août 2015 par le Conseil National de la Transition (CNT). Il s’agit de la loi portant organisation, composition, attributions et fonctionnement du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) et de celle portant Statut de la Magistrature.

De l’avis des magistrats, la prise de ces décrets permettra de doter « la Justice de moyens juridiques, matériels et financiers conséquents pour son efficacité ».

Parmi ces décrets, certains sont sans incidence financière. Pour ceux ayant une incidence financière, elle est évaluée à environ 3 milliards de F CFA, selon le comité intersyndical. « Nous ne voulons pas de salaires de ministres, ni de députés. Nous voulons juste le minimum pour travailler… », a précisé Antoine KABORE, Secrétaire général du Syndicat Autonome des Magistrats du Burkina (SAMAB).

Les syndicats dénoncent un mépris du gouvernement et avertissent quant à l’issue de ce mouvement. « D’autres moyens de lutte » seront utilisés pour se faire entendre si le gouvernement fait la sourde oreille !

Après les attaques terroristes du 15 janvier 2016, le comité intersyndical des magistrats avait suspendu sa grève prévue du 21 au 29 janvier 2016.

Le comité intersyndical des magistrats comprend 3 syndicats. Il s’agit du Syndicat des Magistrats du Burkina (SMB), du Syndicat Burkinabè des Magistrats (SBM) et du Syndicat Autonome des Magistrats du Burkina (SAMAB).

Aboubakar SANFO