Ouagadougou, la capitale burkinabè abrite à partir du 28 octobre prochain et ce jusqu’au 6 novembre 2016, la 14ème édition du Salon international de l’artisanatde Ouagadougou (SIAO). Cette édition, qui intervient après le rendez-vous manqué de 2014,se tient autour du thème : « Artisanat africain, entrepreneuriat féminin et protection sociale » ;une manière de rendre hommage aux femmes et de les soutenir car elles ont besoin d’un véritable accompagnement en la matière.

Les femmes, acteurs de l’artisanat de survie

Selon le directeur de l’Organisation et de la règlementation de l’artisanat, Séraphin BADOLO, qui s’exprimait à l’occasion d’une des conférences de presse préparatoires à cette édition du SIAO, « plus de 50 % des acteurs sont des femmes et c’est aussi ces mêmes femmes qui mènent toujours l’artisanat de survie, d’où les réflexions sur cet artisanat de survie pour un artisanat plus générateur de revenus ». Et d’ajouter qu’« il faut construire un système protection sociale parce que c’est aussi dans ce secteur que le plus souvent on prend sa retraite sans avoir mis quelque chose à côté pour ses besoins quand on est plus actif ».

C’est pourquoi les différentes rencontres et séminaires seront des cadres pour mettre en exergue le rôle des femmes dans la promotion de l’artisanat africain. Il s’agit de réfléchir aux meilleures pratiques de valorisation des métiers de l’artisanat en vue d’en faire des pôles de création d’emplois décents et durables pour les jeunes et les femmes. En la matière, les talents existent ; il suffit de les encadrer et de les accompagner par la mise en place d’un système de financement adapté et accessibles aux jeunes promotrices et promoteurs d’entreprises de l’artisanat. Des conditions qui, si elles sont réunies avec à la clé un dispositif efficace de suivi, devraient permettre la création denombreuses PME/PMI de l’artisanat,aussi bien au Burkina Faso que dans les autres pays africains,d’ici à la tenue de la 15èmeédition du SIAO.

En attendant, le Commissariat général du salon (CGS), les artisans, les acheteurs et visiteurs professionnels, les dirigeants et les populations ont tous les regards tournés vers cette 14ème édition qui se veut celle de la relance. Une éditionpour laquelle 550 stands sont mis à la disposition des exposants et qui connaîtra la participation d’artisans d’au moins 25 pays, avec près de 300 acheteurs et visiteurs professionnels issus des cinq continents.

Des innovations du SIAO 2016

L’organisation d’un événement aussi important que la biennale de l’artisanat africain, qui intervient dans un contexte post-insurrectionnel marqué par le coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015 et surtout le phénomène du terrorisme, se présente comme un véritable challenge à relever en matière de sécurité.

C’est pourquoi le CGS entend travailler à sécuriser au maximum le lieu de la manifestation et les personnes, à travers notammentle renforcement du système de vidéo-surveillance sur l’ensemble du site du SIAO et ses environs, le placement de portiques de sécurité et de contrôle pour filtrer les entrées, l’acquisition de valises de détection des métaux et le renforcement des bouches d’incendie en quantité et en qualité.

Autre innovation majeure, la mise en place de points « i » dans chaque pavillon d’exposition pour répondre avec diligence aux besoins d’information des exposants et des visiteurs, la mise en œuvre d’un « Pôle des régions du Burkina Faso » qui permettra de mettre en exergue les potentialités des 13 régions du Burkina Faso en matière d’artisanat et de stimuler la créativité au niveau régional,  et enfin l’utilisation de moyens modernes de paiement des tickets d’entrée dans les pavillons et sur l’aire d’exposition, à l’effet de réduire la longueur des files d’attente devant les guichets de vente des titres d’entrée.

Consolider les acquis des éditions antérieures

Dans sa politique de professionnalisation continue et en vue de consolider les acquis antérieurs du salon, le CGS compte également poursuivre les efforts dans les domaines des rencontres B to B. Il entend mettre en place un bureau d’assistance, notamment eninterprétariat, en traduction, et en toutes sortes d’accompagnement des acheteurs, des visiteurs professionnels etdes artisans. Il est également prévu de relever le niveau des prix octroyés aux meilleurs artisans, et cela pour stimuler l’esprit de créativité des artisans et répondre efficacement aux préoccupations émises par les lauréats, relatives à la modicité des prix en rapport à la contre-valeur de certaines œuvres primées.

Par ailleurs, le pays lauréat du Prix de Son Excellence Monsieur le Président du Faso à cette édition disposerad’un stand de 9 m² dans un des pavillons climatisés pour sa participation à la prochaine édition du Salon.

L’édition 2016 du SIAO dont la couverture médiatique sera assurée par plus de 500 journalistes de 54 médias du Burkina, d’Afrique et d’ailleurs, mobilise un budget de près de 600millions de nos francs, qui devrait générer des bénéfices d’environ 90 millions de F CFA.

Après 28 ans d’existence, le SIAO a acquis ses lettres de noblesse et s’impose comme l’un des plus grands rendez-vous de l’artisanat au plan sous régional et africain. La mobilisation autour de ce salon tient au fait que l’artisanat reste un bassin non négligeable pourvoyeur d’emplois et de revenus. Toute chose qui fait que le Burkina Faso, qui en a fait un des leviers de son développement socio-économique et culturel,l’a inscrit parmi les secteurs prioritaires.

La 13ème édition du SIAO s’était tenue du 26 octobre au 04 novembre 2012 avec pour thème « Artisanat Africain et Emergence Economique ».

Ministère du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat

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