Les Chambres africaines extraordinaires basées à Dakar (Sénégal) ont confirmé ce jeudi 27 avril 2017, les charges qui pèsent contre Hissène Habré. Ce tribunal spécial l’a condamné à la perpétuité pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture commis entre 1982 et 1990 lorsqu’il était au pouvoir au Tchad.

«L’ex-chef de l’État tchadien Hissène Habré a été condamné en appel à la prison à perpétuité pour crimes contre l’humanité par les Chambres extraordinaires africaines (CAE)», a déclaré le président de la Cour d’assises d’appel, le juge malien Ougadeye Wafi, ce jeudi 27 avril 2017.

C’est donc un tribunal « hybride », composé à la fois de juges sénégalais et de magistrats ouest-africains nommés par l’Union africaine. Parmi eux figure notamment le magistrat burkinabè Gustave Kam, ancien juge du Tribunal pénal international pour le Rwanda.

Le tribunal spécial, basé à Dakar et créé en vertu d’un accord entre l’Union africaine (UA) et le Sénégal, où Hissène Habré s’était exilé, a donc confirmé la peine infligée en première instance à l’ancien dictateur. La Cour a aussi ordonné le paiement de 123 millions d’euros (82 milliards 290 millions F CFA) par Hussein Habré aux victimes.

Pour les défenseurs des droits de l’homme, ce tribunal doit servir d’exemple. « Ce procès démontre que des victimes peuvent créer les conditions politiques pour que leur dictateur soit traduit en justice », affirme Reed Brody, membre de la Commission internationale de juristes. Cette expérience devrait encourager les victimes d’autres régimes dans leur combat.

«Cela fait plus de 26 ans je travaille pour que Habré soit condamné pour les crimes qu’il a commis. Aujourd’hui je suis enfin en paix. J’espère que tous les dictateurs en Afrique ont compris le message – personne n’est au dessus des lois! », a déclaré le fondateur de l’Association des victimes des crimes du régime de Hissène Habré (AVCRHH), Souleymane Guenguen.

Sources: Jeune Afrique, RFI

RTB/ Multimédias