BURKINA FASO
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Unité-Progrès-Justice

Ouagadougou, le 15 septembre 2017

Chers compatriotes
Démocrates et patriotes du Burkina Faso
La journée du 16 septembre qui marque le deuxième anniversaire de l’héroïque résistance de notre peuple au putsch de 2015, m’offre l’occasion de saluer la mémoire de nos martyrs tombés sur le champ d’honneur pour préserver notre dignité et promouvoir les idéaux de notre patrie commune, le Burkina Faso.
La Nation reconnaissante les a logés au Panthéon de notre histoire commune et j’adresse à leurs parents et proches, ainsi qu’à tous les blessés, l’expression de notre solidarité et de notre proximité.
Grâce à leur audace et à leur engagement, notre pays a réaffirmé aux yeux du monde son attachement profond à la liberté, à la justice, à la démocratie et à l’Etat de droit.
Par la même occasion, notre Peuple a montré à souhait son aversion pour les coups d’Etat et les dictatures déguisées en régimes démocratiques.
La participation active de la jeunesse, des organisations politiques, de la société civile, des syndicats, des Forces de Défense et de Sécurité, et la contribution des autorités coutumières et religieuses à cette résistance populaire face à l’imposture nous imposent désormais un devoir, celui de la fidélité aux aspirations profondes de notre peuple.
Peuple du Burkina Faso
C’est un bel exemple d’unité, de solidarité et de courage face au danger qui mérite de faire école. Cette mobilisation exceptionnelle qui a permis de défendre les institutions de la République doit continuer à inspirer notre combat actuel contre le terrorisme, le grand banditisme et les trafics transfrontaliers de tous ordres qui sapent nos efforts de développement.
C’est la preuve aussi que nous sommes capables de compter d’abord sur nous-mêmes, sur les ressorts internes de notre peuple pour faire face aussi bien aux menaces internes qu’externes.
Car, seul un peuple mobilisé et conscient de son destin peut se montrer aussi intransigeant comme vous l’avez démontré tout au long de la résistance au coup d’Etat du 16 septembre 2015.
C’est pourquoi la réconciliation nationale, tout en restant une priorité doit être fondée sur la vérité et la justice pour qu’enfin, dans un même élan, tous les fils et filles du Burkina Faso tournent définitivement les pages sombres de notre histoire. J’en suis profondément attaché.
Nous avons un devoir de fidélité aux valeurs d’intégrité, de bravoure et de témérité qui forment le socle de notre Burkindlum. Burkinabè et fiers de l’être, nous nous devons donc de rester attachés à la source et au sens de ce qui nous lie à notre patrie. Servir la patrie, c’est prendre en main notre destin, renforcer l’Etat de droit et consolider le « vivre ensemble ».
La grandeur d’un peuple, c’est aussi d’avoir fait de grandes choses dans le passé. J’ai l’intime conviction que le Burkina Faso ne peut se construire qu’avec l’engagement patriotique de chacun et de tous, aujourd’hui et demain.
Je tiens à rappeler que le Burkina Faso de l’aspiration profonde de notre peuple ne saurait se construire dans l’incivisme, le désordre et le délitement des valeurs morales et sociales.
Au-delà de nos colères parfois sincères, de notre impatience compréhensible, voire de nos craintes, sommes toutes légitimes, nous ne devons pas perdre de vue l’essentiel qui est de préserver la foi en nous-même et à la capacité de notre peuple à unir ses forces pour accomplir notre destin commun.
Ensemble, nous devons retrouver la sérénité pour affronter les nombreux défis, notamment sécuritaires et de développement qui sont les nôtres.
C’est pourquoi, je veillerai avec toute la rigueur qui sied, au respect des valeurs républicaines qui fondent notre « communauté de destin ».
J’invite donc les populations des villes et des campagnes, les agents de l’Etat, les travailleurs du public et du privé à renouer avec les valeurs de probité, d’efficacité, de responsabilité et de dialogue.

Peuple du Burkina Faso
Les nombreuses épreuves que notre pays a vécues ces dernières années doivent contribuer à raffermir notre foi en l’unité nationale. C’est le lieu de saluer toutes les initiatives notamment les marches silencieuses, la chaîne de lumière, que des Burkinabè, sans calcul quelconque et guidés par le patriotisme ont régulièrement organisées pour montrer que nous restons debout et demeurons des résistants face à la volonté de déstabilisation de notre pays.
Ces épreuves doivent nous permettre de retrouver la maîtrise de notre destin, la fierté de notre attachement individuel et collectif aux valeurs qui font la grandeur de notre Nation.
Chers compatriotes
La commémoration du deuxième anniversaire de la résistance au coup d’Etat du 16 septembre 2015 nous rappelle que la liberté et le renouveau démocratique que nous vivons aujourd’hui ont été sauvegardés au prix du sang de nos martyrs. C’est la preuve qu’il n’y a pas d’avenir pour un peuple qui ne consent pas de sacrifices.
Pour ce qui me concerne, je continuerai à travailler pour garantir les libertés fondamentales à chacune et à chacun de nos compatriotes.
C’est le lieu pour moi de réitérer mes encouragements à notre Armée nationale et aux forces de sécurité pour leur loyalisme, leur abnégation et leur professionnalisme dans l’exécution de leurs missions.
Je les invite à continuer, dans le respect de la Constitution et des lois de la République, à défendre l’intégrité de notre territoire, à assurer la sécurité des personnes et des biens et celle des institutions de la République.
A vous tous, Burkinabè de l’intérieur et de l’extérieur, nourris à la sève du devoir de mémoire qui nous incombe, j’en appelle à plus d’engagement et de veille citoyenne pour relever tous les défis qui se dressent et qui se dresseront sur notre marche déterminée pour la liberté, la démocratie, la justice, la réconciliation nationale et la prospérité partagée.
Peuple du Burkina Faso
Sans distinction d’opinions politiques, de religions, de croyances ou de conditions sociales, nous avons la responsabilité, individuellement et collectivement, de consolider la paix, de promouvoir par le travail le développement économique et social au profit de tous.
C’est à ce prix que nous serons à la hauteur des attentes de notre peuple dont nous ne devons jamais trahir la lutte et les aspirations.
Que Dieu bénisse le Burkina Faso !