Le délibéré du procès contre Nonguézanga Kaboré a été renvoyé au 14 février 2018. L’anesthésiste, poursuivi pour « non-assistance à personne en danger et homicide involontaire », a comparu devant le Tribunal de grande instance de Ouahigouya ce mercredi 31 janvier 2018.

A la barre dans la matinée du mercredi 31 janvier 2018 et devant ses frères de lutte vêtus de leur blouses blanches, Nonguézanga Kaboré n’a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il est poursuivi par le Parquet pour « non-assistance à personne en danger et homicide involontaire ». L’agent reconnait cependant avoir été appelé, alors qu’il était en grève, pour assister une patiente admise au CMA de Séguénégua dans le nord.

Les faits remontent en décembre 2012 où le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) a observé une grève des gardes du 12 au 22 décembre 2012. Minata Traoré, admise pour cas d’éclampsie au CMA de Séguénégua dans la nuit du 16 au 17 décembre 2012, y a perdu la vie.

Nonguézanga, anesthésiste en poste à Séguénéga à l’époque, avait répondu au mot d’ordre de son syndicat, alors qu’il faisait objet de réquisition collective préventive du Gouverneur de la région du Nord. L’agent avait été révoqué par le Conseil des ministres qui est revenu sur sa décision quelques mois après.

Pour Me Prosper Farama, avocat de la défense, son client n’y est pour rien car n’étant pas coupable au regard de la loi.

La famille de Minata Traoré était absente. L’audience a durée 3 heures d’horloge. A la fin, le Parquet a abandonné la charge d’« homicide involontaire » et retenu celle de « non-assistance à personne en danger ». Il a requis la peine de 6 mois d’emprisonnement avec sursis.

Le Conseil du prévenu, Me Farama, dans sa plaidoirie, a défendu que la charge n’était point constituée d’abord au regard de la situation de grève qui prévalait à l’époque et aussi compte tenu de la difficulté de réunir toutes les personnes devant intervenir pour le cas d’éclampsie diagnostiquée.

Le délibéré a été renvoyé au 14 février 2018.

Le SYNTSHA qui estime que ce procès est un acharnement contre lui a appelé à une grève de 24 heures ce 31 janvier 2018.

Herman Toé

RTB2 Nord