Le président du CIRESNF-BF, Pozitila Paul Ouédraogo (en Faso Danfanià

Les responsables du Comité d’Initiative et de Réflexion sur les Emplois spécifiques du non-formel au Burkina Faso (CIRESNF-BF) ont animé un point de presse ce 4 juillet à Ouagadougou pour fustiger l’absence de politiques linguistiques cohérentes entre l’alphabétisation, l’éducation non-formelle et le formel.

« Chaque fois que la question de l’alphabétisation et surtout du non-formel est évoquée, c’est une occasion de frustration des acteurs sur le terrain ». C’est en substance les propos lâchés par le président du CIRESNF-BF, Pozitila Paul Ouédraogo par ailleurs inspecteur de l’Alphabétisation à la retraite face aux journalistes.

Il estime que le rôle de la recherche (Université et CNRST) n’est pas  perceptible en termes d’impacts des innovations éducatives au sein des communautés de base. Cette situation, ajoute-t-il, a conduit le « FONAENF à ne plus avoir foi aux partenaires techniques et Financiers qui injectent des milliards de FCFA pour une alphabétisation de qualité dans le pays ».

En sus, M. Ouédraogo déplore le non-respect du rôle dévolu à l’alphabétisation et à l’éducation non formelle, celui d’« alphabétiser les communautés de base », « déterminer leurs besoins de formation » et les « former dans les domaines techniques de développement local ».

Pour lui, cette situation s’explique par le fait qu’en 2010, les 527 acteurs mis à contribution dans la réalisation de ces campagnes étaient issus soit des rangs des linguistes, des instituteurs, soit des rangs de « personnel aux compétences douteuses » composés d’animateurs, de coordonnateurs des campagnes d’alphabétisation recrutés souvent sur des bases familiales. « C’est ce qui justifie la démotivation de toutes les catégories d’acteurs et le manque de qualité des activités sur le terrain », a-t-il précisé.

Aussi, le président du comité a-t-il relevé les nombreuses difficultés auxquelles font face les acteurs portant non seulement sur la carrière, mais aussi sur les exactions vécues.

Le formateur en Education non-formelle, Saliou Boly après s’être retiré du présidium

Il en veut pour preuve l’impossibilité pour les acteurs de prendre part au concours professionnel dans leur corps d’origine et la non-prise en charge du personnel de la direction régionale de l’Education non-formelle. Pour preuve, le personnel a passé 14 jours dans le cadre d’un atelier appelé PAO à concevoir du matériel didactique et ils n’ont jamais été payés. Par contre les deux responsables qui ont supervisé les travaux ont perçu 40 000 FCFA par jour soit 560 000 FCFA chacun.

Sur ces malversations, Saliou Boly, formateur en éducation non-formelle se voyant dans l’incapacité de fournir des preuves, s’est retiré du présidium. Il considère la position de Paul Ouédraogo très tranchée, mais note des actions positives posées par l’Etat.

En vue de permettre à l’éducation non-formelle de fonctionner de façon qualitative, le président du CIRESNF-BF a invité l’Etat burkinabè à créer  des corps « d’inspecteurs, de conseillers, d’assistants ou d’instituteurs principaux» pour une optimisation du développement socio-économique du pays.

Bènonè Ib Der Bienvenue Médah