Après un rêve vendu à coût de milliards, vient le désenchantement qui risque de marquer à jamais la vie à Kalsaka. C’était en 2008, la mine industrielle Kalsaka Mining est lancée avec la promesse de 11 milliards à engranger comme bénéfice. Aujourd’hui la mine est fermée, les habitants sont amers, l’eau est contaminée par la cyanure et l’arsenic. L’avenir de cette localité est en pointillé, c’est ce que nous narre Michel Zongo dans son documentaire « Pas d’Or pour Kalsaka »

Cette œuvre qui mélange fiction et documentaire caricature la situation à Kalsaka  qui peut être considérée comme une cité où règne la loi du plus fort à l’image du méchant dans les films Western.  D’où les silhouettes de trois hommes parés en costume de cow-boy qui arpentent la ville à la recherche de la  moindre pépite d’or. Les images du film allient netteté avec justesse de la lumière pour permettre à ces âmes meurtries de s’exprimer.

Le son d’ambiance ainsi que celui des interviews donnent également satisfaction, avec une composition sonore qui laisse transparaitre l’univers dans lequel se déroule le drame.  Un drame qui découle de l’exploitation minière accordée par l’Etat burkinabè à une entreprise internationale. Ce cocktail de réel et de mise en scène donne une narration différente du documentaire ordinaire. En signant son quatrième documentaire majeur, Michel Zongo prend définitivement la casquette du cinéaste qui questionne et qui met à nu les challenges souvent ignorés du Burkina Faso. L’eau de Kalsaka est contaminée à cause des produits utilisés par la défunte « Kalsaka mining ».

N’est-on pas en droit de se demander si cette mort n’entraine pas également une mort lente et évidente des populations qui continuent de boire cette eau infestée? La dernière  projection de ce film, c’est pour ce Mardi 26  Février 2019 au Cenasa à 16h.

Marie Laurentine Bayala