Une invitée de marque au sommet extraordinaire du G5 Sahel qui se tient ce 1er Mai à Ouagadougou. La chancelière allemande Angela Merkel participe aux côtés des présidents de la Mauritanie, du Mali, du Tchad, du Niger et du Burkina à cette rencontre qui vise à trouver des solutions idoines à la crise sécuritaire qui secoue la zone. Le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré a saisi cette tribune pour rappeler le rôle des grandes puissances dans l’état actuel du Sahel.

« Nous avons demandé aux grandes puissances, puisque ce sont elles qui ont déstabilisé la région, de prendre leur responsabilité et de régler la question libyenne » a affirmé le président burkinabè juste après son audience avec la chancelière allemande. Pour lui, ni l’armée, ni les équipements militaires ne sauraient ramener la quiétude au Sahel, sans au préalable, un retour de la paix en Libye.  Au temps fort des tractations au niveau international pour une éventuelle intervention militaire sous la coupe de l’ONU, l’Allemagne avait fait part de son scepticisme sur le sujet, évoquant des « risques et des dangers considérables ».

Au sortir du sommet, le chef de l’Etat burkinabè a estimé que les discussions ont été franches, pour contrer la montée du terrorisme dans le Sahel et le bassin du Tchad. La chancelière allemande s’est engagée à faire bouger les lignes face à l’urgence de la situation.  « Les terroristes agissent rapidement. Nous devons réagir plus rapidement. J’aurai beaucoup de missions à accomplir de retour en Europe » a-t-elle affirmé.

Déjà, l’Allemagne a promis 46 millions d’Euro au Burkina pour soutenir ses efforts de lutte contre le terrorisme au Nord et à l’Est du pays.

Marie Laurentine Bayala