Le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) ne comprend pas la lenteur dans la mise en œuvre du protocole d’accord par le Gouvernement. Il porte notamment sur le passage des médias publics du statut d’Etablissement public de l’Etat (EPE) à celui de Société d’Etat (SE).  Le SYNATIC a exprimé ses inquiétudes lors d’une conférence de presse ce 6 mai 2019.

Depuis le 29 décembre 2016 le SYNATIC et le gouvernement ont signé un protocole d’accord pour le passage des médias publics  en sociétés d’Etat comme l’a acté les lois sur la presse adoptées en 2015. Ceci dans le but de trouver une solution aux revendications du SYNATIC et en vue de résoudre une bonne fois les problèmes récurrents que connaissent les médias publics depuis des années. Il s’agit notamment de la dotation en équipements adéquats, l’amélioration conséquente des conditions de vie et de travail, l’efficacité dans l’atteinte de leur mission de service public.

Deux ans plus tard, le changement de statut n’est toujours pas effectif. « Pourtant, des processus interminables d’études techniques préalables à ce passage ont été opérés mais les travailleurs des médias publics n’ont toujours pas bénéficié de ce nouveau statut« , a laissé entendre le SG du Synatic Sidiki Dramé. Pour lui, rien ne peut justifier une telle léthargie, si ce n’est un manque de volonté manifeste du gouvernement.

A écouter le SG Dramé, la Commission mixte interministérielle chargée du suivi du processus, a pourtant finalisé et déposé les rapports d’étude et les projets de rapports pour le Conseil des Ministres depuis février 2019.

Les travailleurs des médias publics sont à bout de patience, a ajouté Sidiki Dramé, car le statut de Société d’Etat a été une proposition du Gouvernement en réponse à la revendication de statut autonome exigé par les travailleurs depuis 1997. « Il ne s’agit pas que de salaires et d’indemnités pour les travailleurs. La Société d’Etat doit consacrer l’indépendance éditoriale des médias publics et résoudre les questions d’équipements et de moyens de fonctionnement » a souligné le SG.

En tout état de cause, le SYNATIC dit prendre l’opinion nationale à témoin, parce que les travailleurs des médias publics ont été assez patients (plus de deux ans) et sont déterminés à se battre pour la satisfaction totale et entière de leurs revendications.

C’est pourquoi le Bureau National lance un appel à toutes les travailleuses et travailleurs des médias publics à rester à l’écoute de tout mot d’ordre que la situation exigerait. Dès le jeudi 9 mai, une AG sera tenue en vue d’évaluer la situation et de donner la conduite à tenir, ont conclu les conférenciers.

Y. Alain Didier Compaoré