Le sondage du 1er semestre de 2019 du CGD note 4,72/10 la mise en œuvre de la politique du Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré. Les résultats du sondage ont été publiés ce 14 juin 2019 à Ouagadougou.

4.72/10, soit 4.84 en milieu urbain et 4.67 en milieu rural. Ce sont là, les notes que 3024 citoyens représentatifs de la population âgée de 18 ans et plus ont attribués au Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré par rapport à leur degré de satisfaction sur les actions du Président à la tête de l’Etat au cours du premier semestre de l’année 2019.

Pour ce qui est par exemple des engagements du Président pour la réforme de l’Etat, la population sondée s’est dite insatisfaite de la non remise à plat des rémunérations des agents publics de l’Etat, la non effectivité de la réduction du train de vie de l’Etat, la persistance de la corruption, « la camaraderie politique dans les nominations ».

Autres griefs reprochés au Président à ce sondage, c’est au niveau de la persistance des écoles sous paillote, le manque d’eau potable dans certaines localités, les grèves dans le système sanitaire et éducatif, l’accaparement des terres par les sociétés immobilières et les difficultés de mise en œuvre du programme 40 000 logements sociaux.

Le sondage a également révélé que la population estime qu’il y’a un manque de lisibilité sur les critères d’octroi des financements, l’insuffisance des financements pour les jeunes. Elle a le sentiment général de ne pas profiter du boom minier.

La menace terroriste, la situation sécuritaire générale du pays, la lutte contre la corruption, les délestages, les mouvements de protestation ou les grèves, la condition de la femme, la réconciliation nationale, sont les points noirs de la gouvernance du Président Roch selon le sondage.

Le président est aussi accusé d’être trop gentil, de manque de fermeté, de revenir sur le traitement du cas par cas des revendications des agents de la fonction publique, la réduction du nombre de postes aux concours, le silence face à certains dossiers.

On note par contre que la majorité des sondés sont satisfaits des avancées significatives dans le processus de la décentralisation, les initiatives de modernisation dans la paiement des impôts, le procès du putsch manqué, le recensement et la fermeture des écoles non conformes. Ils sont majoritairement contents des améliorations dans la construction des infrastructures scolaires et la dotation en matériels didactiques. A cela s’ajoutent la gratuité des soins des femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, la réalisation d’infrastructures sanitaires, et les efforts en matière d’adduction d’eau potable. Le port du Faso Dafani, la facilitation de création d’entreprises, les foires de promotions des produits locaux sont également des points de satisfactions pour l’échantillon sondé.

S’agissant de la présidentielle de 2020, 76.6% disent être prêts à aller voter et 53% dénoncent le nombre croissant des partis politiques. 7.6% trouvent que le vote des Burkinabè de l’extérieur est nécessaire et 67% sont favorables au retour de l’ex Président Blaise Compaoré.

Selon Issoufou Nana, expert statisticien au CGD, cet exercice qui s’est tenu du 1er au 10 juin 2019 vise à contribuer à consolider la culture démocratique, institutionnaliser, le suivi citoyen de l’action publique par l’utilisation des TIC. Il s’agit de renforcer selon lui, l’imputabilité politique et la recevabilité socio-économique et assurer un monitoring citoyen de l’action gouvernementale durant la période 2016-2020.

Y. Alain Didier Compaoré