Le Porte-parole de l'UAS, Bassolma Bazié (3e à partir de la g.)

L’Unité d’Action syndicale (UAS) a dénoncé, ce lundi 08 juillet 2019 une «remise en cause progressive, continue et flagrante des libertés démocratiques et syndicales » au Burkina Faso. La révision du code pénal le 21 juin 2019, l’assassinat de deux militants de l’Organisation démocratique de la jeunesse dans le Yagha et les tracasseries contre l’Alliance police nationale, sont entre autres, les récriminations.

Face à la presse, l’Unité d’Action syndicale  a dénoncé « un recul des libertés démocratiques » au Burkina Faso. L’UAS pointe du doigt « les tentatives par deux fois d’adopter une loi antigrève, la sollicitation d’un avis juridique émis par le conseil d’Etat et son utilisation pour déclarer les sit-in illégaux, les attaques répétées contre le mouvement syndical et les travailleurs qui s’accompagnent de tentatives d’opposition aux populations et entre eux ».

La révision du code du travail qui livre les travailleurs « pieds et poings liés au patronat », la révision du code pénal criminalisant l’insurrection et l’intégration de nouvelles dispositions visant à museler la presse et la liberté d’expression sont d’autres faits notés par l’UAS. Suite à l’adoption de la loi portant révision du code pénal, jugée « liberticide », l ‘UAS, par la voix de son porte-parole, a exigé son «retrait pur et simple». Aussi, a-t-elle salué  l’auto-saisine du Conseil constitutionnel qui « laisse espérer que la justice va ordonner la relecture ».

Refus de délivrance du récépissé à l’APN

Dans le même sens de la violation des libertés, l’UAS dénonce le refus de délivrance du récépissé à l’Alliance Police nationale (APN). A en croire le porte-parole de l’UAS, c’est une violation pure et simple de la convention 87 à son article 2 qui stipule que l’organisation syndicale peut se créer librement et l’article 3 qui stipule que les activités peuvent être menées librement  sans l’autorité administrative ne s’y interfère. « De ce point de vue, l’UAS est prête véritablement à réagir dessus pour que de telle forfaiture ne passe pas dans notre pays», a martelé M. Bazié.

Levée du prélèvement de l’IUTS sur les primes et indemnités servis aux travailleurs du privé

Quant à l’Impôt unique sur le Traitement des Salaires (IUTS), l’UAS dit maintenir son préalable qui est la levée du prélèvement de l’impact de l’IUTS sur les primes et indemnités dans le privé. . De l’avis du porte-parole, «c’est inacceptable», car l’IUTS a été mise en œuvre dans les années 1974. «Et de ce point de vue, ç’a été une mesure exceptionnelle dans une période exceptionnelle. Il n’y a pas de raison que l’on continue à faire ces prélèvements. Et nous exigeons que l’Etat respecte ses engagements», a-t-il poursuivi.

L’UAS exige la lumière sur l’assassinant de Fahadou Cissé et de Hama Balima de l’ODJ

Le mouvement syndical a exigé que l’Etat prenne ses responsabilités concernant l’assassinat récent des deux militants de l’ODJ (Fahadou Cissé et Hama Balima) dans la province du Yagha, conformément au communiqué du MPP. Il invite l’Etat à «faire l’autopsie, prendre en charge les charges funéraires et y mettre les moyens pour que toutes les autorités professionnelles, à tous les niveaux, qui vont intervenir dans le cas de ce dossier, soient sécurisées». 

Au regard des trois préoccupations qu’elle a soumises au gouvernement, l’UAS a indiqué clairement que seule ou en accord avec d’autres organisations, elle engagera des luttes autour de ces préoccupations. Et dans ce sens, elle a promis adresser une lettre circulaire à ses structures de base pour les appeler à se mobiliser pour défendre les libertés démocratiques et syndicales, afin d’exiger la protection des citoyens et de leurs biens.

Bènonè Ib Der Bienvenue Médah