Plusieurs centaines de personnes composées majoritairement de déplacés internes de la commune de Zimtenga, ayant fui l’insécurité dans la zone,  ont bloqué les différents accès de la ville de Kongoussi au niveau du rond-point central en début de matinée avant de se diriger vers la route nationale N 22 où ils ont érigé des barrières.

Les manifestants composés essentiellement d’hommes exigent des autorités nationales, la sécurisation de la commune de Zimtenga afin de leur permettre de regagner leurs domiciles.

«Nous ne sommes pas des affamés. Nous avons juste besoin de la sécurité pour vivre. Dans nos villages on vient nous massacrer et l’État ne fait rien pour nous venir en aide. Nos parents assassinés jouxtent toujours dans les champs depuis 3 jours parce que les gens ont fui. Depuis le début des attaques à Zimtenga, aucune présence de force de défense n’a été aperçu. Quand même. Chaque jour c’est des réunions à n’en pas finir au niveau de l’administration pendant que nous mourrons sur le terrain trop c’est trop. Si l’État est incapable de nous sécuriser, qu’il nous autorise à payer des armes pour le faire nous-même » s’est indigné un manifestant dans la foule âgé d’environ 50 ans.

Cette manifestation intervient au moment où le gouverneur de la région du Centre-nord Casimir Segda était attendu dans la province.

Certains  riverains qui ne sont pas mêlés à la manifestation n’hésitent pas à les encourager dans leur démarche.

«Ils ont raison de manifester. Depuis plus de 5 jours, on ne fait que tuer les gens dans les villages et l’état ne déploie pas la sécurité pour les protéger. Je les soutiens» disait un motocycliste qui observait le mouvement de loin.

Selon le porte parole des manifestants Boukary Sayoré, les manifestants ne sont pas des vandales.

« A Zimtenga il ne reste que le chef du canton. Et si quelque chose l’arrivait aussi? Nous attendons le gouverneur pour l’escorter il va prendre le poule de la température que nous vivons. Mais si d’ici ce soir rien n’est fait pour que puissions enterrer nos cadavres et retourner chez nous, nous allons prendre nos responsabilités à main nues» a t-il dit.

Pour l’heure, le trafique est toujours interrompu sur la nationale 22 et les manifestants font toujours le pied de gru en attende du gouverneur.

Agence d’information du Burkina