Après 53 années d’existence, le festival de Cinéma de Tunis continue de briller de mille feux. La flamme du cinéma Burkinabè reste incandescente dans la compétition officielle, catégorie longs métrages documentaires avec le film « Le loup d’or de Balolé » de la réalisatrice Chloé Aicha Boro et « Pas d’or pour Kalsaka » du réalisateur Michel K Zongo.

« Le loup d’or de Balolé » continue son bonhomme de chemin. Après l’Etalon d’or du long métrage documentaire au FESPACO 2019, Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou, il compte encore dicter sa loi à cette édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC). Aicha Boro s’est laissée transporter dans les profondeurs d’une carrière de granite pour partager le vécu de ses occupants.

Une carrière située en plein cœur de la capitale Burkinabè avec des travailleurs de tous âges et de tous sexes, Tous à la recherche de la pitance quotidienne. Mais malheureusement, ces travailleurs font face à un mur, celui des intermédiaires qui achètent à vil prix le granite concassé des mains des braves femmes. Une situation qui les maintient malgré leurs efforts dans la pauvreté. Fort heureusement, le vent de l’insurrection populaire de 2014 est passé par là et à créer un éveil de conscience. Les travailleurs ont décidé de s’affranchir des intermédiaires afin de pouvoir commercer directement avec les acheteurs. Un film long métrage documentaire ou la réalisatrice a mis au-devant de la scène,  la pauvreté, le courage et surtout l’espoir d’un lendemain meilleur.

Aicha Boro, réalisatrice de Le loup d’or de Balolé

A côté de ce film et dans la même catégorie, un autre film Burkinabè « Pas d’or pour Kalsaka ». Une multinationale par l’entremise des gouvernants a commencé l’exploitation de l’or d’un petit village du Burkina appelé Kalsaka. Après 5 années d’exploitation, la réserve d’or ‘s’est épuisée avec pour conséquence la fermeture des portes de la multinationale. Que faire des vastes crevasses à ciel ouvert laissées par l’entreprise ? Une question restée en suspend tout comme l’absence de terres arables pour les populations qui vivent désormais un bouleversement de leur quotidien jadis si paisible avant l’arrivée des industriels de l’or.

La vie devient de plus en plus difficile à Kalsaka et cerise sur le gâteau, la nappe phréatique du village contaminée par l’usage des produits chimiques plongeant les populations dans un véritable dilemme. Amertumes et regrets foisonnent sur les visages des populations qui sont dans un réveil douloureux aujourd’hui.

Le réalisateur Michel K Zongo a de façon poétique mis à nu les inconvénients de l’exploitation minière par les multinationales.

Ce film documentaire est une alerte pour les gouvernants qui se lancent à tout va dans l’octroi des permis d’exploitations des mines non encadre par des dispositions après exploitation.

Boukari Ouédraogo