La 3e conférence sur le renforcement des relations de confiance entre les forces de défense et de sécurité et les populations dans le Sahel a ouvert ses portes à Ouagadougou ce 20 janvier. Vingt quatre heures durant, les participants vont se pencher sur la préservation de la cohésion sociale d’une part, le lien entre sécurité, développement et action humanitaire dans l’espace G5S d’autre part.

Plutôt que des protecteurs, les populations civiles dans bien de localités, voient les forces de défense et de sécurité (FDS) comme des prédateurs. De même, certaines FDS se méfient des civils, qu’elles suspectent d’être de mauvaises intentions. C’est dans l’optique de dissiper toutes ces méfiances entre deux parties condamnées à vivre ensemble que se tient la 3e conférence sur le renforcement des relations de confiance entre les forces de défense et de sécurité et les populations au Sahel.

Une conférence qui a pour thème « Comment préserver la cohésion sociale et articuler les liens entre sécurité, développement et action humanitaire dans l’espace du G5 Sahel ? » Elle vise à maintenir et à approfondir le dialogue entre toutes les parties prenantes, à promouvoir les bonnes pratiques en ce qui concerne l’appui des organes du G5S  et ses Etats membres.

Cette conférence se tient sous l’égide de la présidence burkinabè en exercice du G5 en partenariat avec l’UE, le Danemark, les Pays-Bas, la Suède et le Haut-Commissariat des nations unies aux droits de l’homme. Elle est la deuxième du genre, après celles tenues à Bruxelles en 2018 et à Niamey en 2019.

Pour Alpha Barry, le ministre  des Affaires étrangères du Burkina qui a présidé la cérémonie d’ouverture, le déficit de confiance a des origines lointaines. Dans le temps, les rapports entre FDS et populations civiles étaient empreintes de menaces et de coercitions et jusqu’à présent ces rapports coercitifs existent. « Cela a longtemps entretenu une atmosphère de méfiance. Pourtant, dans le contexte actuel marqué par la menace terroriste, les Forces de défense et de sécurité doivent pouvoir compter sur les populations qui constituent un maillon important dans la croisade contre l’insécurité. C’est pourquoi, » dit-il, le Burkina Faso dans le cadre de sa présidence en exercice,  accorde une très grande importance à cette conférence, en espérant qu’elle contribuera à maintenir et à approfondir le dialogue entre toutes les parties prenantes.

Les participants ont donc 3 panels à l’ordre du jour. Ils vont discuter du renforcement de la cohésion entre les Forces de défense et de sécurité et les populations. Puis, ils décortiqueront les enjeux liés à la sécurité, au développement et à l’action humanitaire. Enfin, la session sera consacrée aux partages d’expériences et de bonnes pratiques entre Forces de défense et de sécurité et populations locales au Sahel en matière de cohésion sociale.

Tour à tour, la coordonnatrice humanitaire du système des Nations unies au Burkina Faso, la vice-présidente adjointe de la coopération internationale des Pays-Bas, le représentant de l’UE, du Danemark et surtout le secrétaire général du G5S Maman Sambo Sidikou ont salué la tenue de cette conférence.

Tous reconnaissent la nécessité de rétablir la confiance entre les populations et les FDS. Pour ces intervenants, l’accent doit être mis sur l’accès à la justice, au respect des droits de l’homme et la lutte contre l’impunité pour stabiliser la zone.  Ce sont des éléments; disent-ils,  indispensables pour la stabilité et le progrès. Ils ont également insisté sur l’implication des femmes dans la gestion des conflits et les processus de réconciliation.

Y. Alain Didier Compaoré