Le ministre de l’Education nationale et de la Promotion des langues nationales (MENAPL) et celui de la Communication et des Relations avec le Parlement étaient devant les journalistes ce jeudi 6 février pour le traditionnel point de presse du gouvernement. Le ministre Ouaro est revenu sur la situation d’urgence de l’éducation. Le ministre de la communication, porte parole du gouvernement,  lui, s’est exprimé sur l’actualité nationale.

Pour ce rendez-vous avec les hommes de média, le ministre Rémis Dandjinou a insisté sur la nécessité du vote des Burkinabè de l’étranger et l’organisation effective des élections le 22 novembre 2020. Il a aussi ouvert une parenthèse sur le coronavirus. Pour lui, toutes les dispositions sont prises par l’Etat à travers la représentation diplomatique du Burkina en Chine pour s’occuper des 22 étudiants vivant dans la région où sévit la maladie. En réponse à la rumeur faisant cas d’une personne atteinte de coronavirus à Ouagadougou, le ministre de la communication porte-parole du gouvernement a demandé aux médias de ne pas rajouter de la psychose à la situation sécuritaire et économique déjà délétère du pays. « Dans tous les cas, le ministère de la Santé informera la population et prendra les dispositions nécessaires comme cela a toujours été le cas des épidémies pour circonscrire la maladie s’il y a lieu » a t-il déclaré.

Le point sur la situation d’urgence de l’éducation

Pour le ministre Ouaro du MENAPL, à la date du 30 janvier 2020,  2 369 établissements sont fermés affectant 325 245 élèves et 10 048 enseignants avec 623 établissements endommagés. A cela s’ajoute l’attaque de Lamdamoal, qui a eu pour conséquence la fermeture 36 écoles primaires dans la commune de Bani, province du Séno. A ce jour, cinquante-quatre (54) établissements scolaires sont fermés dans vingt-sept (27) communes.
« Les acteurs de l’éducation ont souffert et continuent de souffrir des menaces, des violences physiques et d’assassinat sans compter les incendies d’infrastructures éducatives et la destruction de matériels didactiques et pédagogiques » confie le ministre.  Depuis le début des attaques terroristes,  au total dix (10) enseignants ont été assassinés.

Les déplacés internes 

Les milliers de personnes déplacées  dont de nombreux élèves ont occupé des salles de classes, occasionnant parfois leur détérioration et nécessitant leur réhabilitation. Pour faire face à cette situation, le gouvernement a adopté le 21 février 2019 la Stratégie de scolarisation des élèves des zones à forts défis sécuritaires (SSEZDS) 2019-2024.Le gouvernement a aussi posé des actions pour remédier à la déscolarisation des enfants parmi lesquelles:
– la réinscription de plus de 20 000 élèves des établissements fermés ou élèves déplacés internes dans des établissements d’accueil (élèves recensés) ;
– la réhabilitation des établissements endommagés suite à leur occupation par les personnes déplacées internes ;
– la réalisation d’infrastructures pour accueillir les élèves déplacés ;
– les initiatives locales d’accueil et d’inscription des élèves déplacés internes.

                    Collecte des fonds pour les FDS

L’organisation d’une collecte de fonds auprès des acteurs du MENAPLN va être initiée pour soutenir les FDS dans leur mission de sécurisation du territoire, ainsi que les familles des victimes et les populations déplacées . Cette collecte vise à promouvoir une éducation à la solidarité et à la citoyenneté au sein de la communauté éducative. La collecte des fonds se fera de manière volontaire auprès des structures centrales, déconcentrées, rattachées, de mission, des établissements d’enseignement (personnel administratif et de soutien, enseignants, et élèves) et les structures de l’éducation non formelle (superviseurs, animateurs et apprenants). Sont également concernés par cette collecte, les stagiaires des Ecoles nationales des Enseignants du primaire.
Le MENAPLN compte plus de 114 000 agents de la Fonction publique répartis dans 22 structures centrales, 12 structures de mission, 9 structures rattachées, 604 structures déconcentrées et 19 891 établissements scolaires publics et privés dont 1 089 du
préscolaire, 15 082 du primaire et 3 936 du post-primaire et secondaire, 109 Centres d’Education de Base Non Formelle (CEBNF) et 3 200 Centres Permanents pour l’Alphabétisation et la Formation (CPAF).
Les 19 891 établissements scolaires enregistrent 85 433 élèves du préscolaire, 3 256 838 du primaire et 1 200 960 du post primaire et secondaire soit un total de 4 543 231
élèves.

Y. Alain Didier Compaoré