Le Conférencier principal, Chargé de mobilisation des Militaires radiés, Omar Junior Bahoro (au milieu)

Les militaires et les policiers radiés  suite à la mutinerie de 2011 ont animé un point de presse ce mardi 1er juin 2021 à la Bourse du Travail de Ouagadougou. Face aux hommes de médias, ils ont fait « le point du dénouement » donné à leur dossier par le Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité nationale (HCRUN) avant de qualifier « les sorties hasardeuses » du président de l’institution, Léandre Bassolé et certains de ses collaborateurs sur les médias. Pour eux, « le HCRUN a bâclé leur dossier » dans la mesure où aucun consensus n’a été trouvé, alors qu’il a fini sa mission.

« Une aide à la réinsertion sociale d’une valeur de 1 500 000 F CFA … à tous les radiés … reconnus coupables devant les institutions judiciaires ; une aide sociale d’une valeur de 3 500 000 F CFA pour les radiés acquittés, relaxés … et des formations professionnelles dans divers domaines pour leur réinsertion». Telles sont des solutions entre autres trouvées par le HCRUN pour les militaires radiés et les policiers révoqués lors de la mutinerie de 2011, dès l’entame du conférencier principal, Omar Junior Bahoro.  Avant de d’ajouter « cette décision était à prendre ou à laisser » leur ont-t-ils signifié Léandre Bassolé et le Colonel Sy Traoré.

A la suite de ces décisions jugées « dépourvues de tout consensus »,  Oumar Junior Bahoro et ses camarades policiers affirment avoir « catégoriquement tout rejeté en bloc ». Mais le « HCRUN manipulateur » a choisi la période de la rentrée des classes pour inviter leurs camarades à la caisse en « usant de leur vulnérabilité pour leur mettre une pression psychologique », soutient M. Bahoro.

Dans cette même veine, le chargé de communication des policiers révoqués, Francis Kinané a confié aux hommes des médias que des gens sont allés jusqu’à appeler leurs parents et leur dire qu’ils recevront d’abord une aide sociale, parce que la réinsertion se fera après; que c’est juste pour leur permettre d’inscrire leurs enfants à l’école. «Le pire est que dans cette affaire, il y a des parents qui ont banni leurs enfants pour avoir refusé de prendre cette aide. Moi, mon propre père a fait un mois sans me parler(…) Actuellement, on dit que nous sommes réintégrés ce qui n’est pas le cas », a appuyé Francis Kinané en guise d’exemple.

« A la fin, nos camarades ont perdu le temps sans rien apprendre de ces métiers »

S’agissant de la formation professionnelle dans les métiers prévue pour février 2021, M. Bahoro a indiqué que  seulement 1/4 des radiés et des révoqués a accepté de se faire former malgré le manque de communication et le sabotage des travaux. En termes clairs, aux dires du conférencier principal, la formation, initialement prévue pour une durée de 2 ans, a été programmée pour « 2 mois dans le seul but de bâcler et de se débarrasser du dossier en question ». « A la fin, nos camarades ont perdu le temps sans rien apprendre de ces métiers », a déploré Oumar Junior Bahoro.

Bien qu’ils sont reconnus comme des « victimes » par le HCRUN, les radiés ne demandent qu’une chose, leur « réhabilitation », souligne Omar Junior Bahoro. Pour lui, tous ceux qui n’ont pas été reconnus coupables devraient réintégrer l’armée. «A défaut de cela, qu’on leur paye leurs  droits avec les avancements », poursuit-il.

Sur la question de la réhabilitation, Francis Kinané en veut au gouvernement, puisqu’il  refuse de les réhabiliter, mais octroie de l’argent (aide de 1 500 000 F CFA) à certains d’entre eux qui étaient dans la rue, mais actuellement, qui sont dans les rangs. Pour preuve, « il y a un élément qui a perçu 1 500 000 F CFA, une somme destinée à ceux qui sont reconnus coupables. On le connait tous parce qu’il participait à nos différentes rencontres. Et ces derniers temps, il a été aperçu et il a fait savoir que son problème est résolu. Je me demande comment cela a été possible », s’est-il interrogé.

Au regard de ce qui précède, les militaires radiés et les policiers disent être favorables à la réconciliation, mais encore faut-il que leur problème trouve une « solution définitive». Pour l’heure, ils disent s’en remettre au ministre d’État chargé de la Réconciliation nationale, Zéphirin Diabré qui maitrise déjà leur dossier quand il était au CFOP.

Bènonè Ib Der Bienvenue Médah