A l’orée de la 28ème édition du FESPACO, l’Institut Imagine réfléchit à la formation des professionnels du cinéma. Il organise à cet effet une table ronde les 22 et 23 février dans ses locaux, sur l’évolution de cette filière et sur sa structuration. L’intelligence artificielle s’est invitée au débat et les participants sont appelés à faire des recommandations tant sur les défis actuels que futurs de la transmission du savoir.

C’est une table ronde qui réunit des étudiants, des stagiaires, des administratifs, des concepteurs de politique culturelle, des formateurs et enseignants, des professionnels de tout niveau d’expérience pour échanger à bâtons rompus sur des questions actuelles, sur ce qu’ils voudraient voir évoluer dans leurs domaines d’activités.
De plus en plus de formations ponctuelles sont organisées à l’intention des acteurs du cinéma. C’est un secteur florissant grâce à l’appui de partenaires financiers. Mais cette tendance semble déstructurer le secteur de la formation, à écouter le directeur de l’ISIS Frédéric Kaboré.


Pour ce dernier, responsable d’école de formation en cinéma, il est nécessaire de baliser le terrain.
« Les structurations des institutions de formation ou même la formation d’une manière globale dans notre pays, sont à revoir parce que nous sentons une sorte de désordre qui s’installe, en raison des institutions qui financent des formations à des individus ou à des personnes morales qui n’en n’ont pas les compétences.

Et donc, cela nous fait disperser nos efforts. Nous avons tous intérêt à mutualiser le peu que nous avons pour aller dans la même direction, car il n’y a pas d’institution ou de structure de formation qui soit opposée l’une à l’autre ou qui fait la concurrence d’autant plus que nous n’arrivons même pas à satisfaire la demande.

Il nous reste seulement à nous structurer étant donné que la formation est délicate. On doit former mais pas déformer. Il s’agit de savoir qui peut former, qui doit former. » a souligné Frédéric Kaboré.
Afin de trouver des solutions idoines, des commissions ont été mises en place pour entamer la réflexion et faire des recommandations.
Parmi les thèmes à disséquer, il y a l’intelligence artificielle dont l’avènement soulève des questions. « En réalité, il n’y a pas de danger à acquérir de nouvelles connaissances ou à se confronter à de nouvelles solutions ou opportunités.
Même quand effectivement le vocable « intelligence artificielle » peut donner un peu la chair de poule parce qu’on a peur d’être remplacé. Mais on peut se rassurer quand on réalise qu’en réalité, on appelle cela « intelligence artificielle » parce que c’est une imitation de l’intelligence humaine.

En principe, nous serons toujours ceux-là qui vont fournir les données nécessaires pour que ces grosses machines et leurs algorithmes puissent penser comme nous. Mais elle peut nous amener à faire autrement, à penser autrement parce qu’il y aura nécessairement une part de concurrence.
Mais j’espère que l’aspect création qui relève de chaque individu va donner avant tout le las de la vraie dimension artistique.

En se retrouvant autour de cette table ronde sur la formation, les acteurs du cinéma renforcent ainsi cette famille des créateurs burkinabè, qui s’inscrit désormais dans une nouvelle dynamique.

✍️Marie laurentine Bayala