Splendid Hotel et le café-restaurant Cappuccino situés sur l’Avenue du président Kwamé Nkrumah ont été l’objet d’attaques terroristes dans la soirée du 15 janvier 2016 à Ouagadougou. Cette agression d’une barbarie inqualifiable constitue une première pour notre capitale et nous la condamnons fermement.

Comme beaucoup d’organes de presse nationaux, la Télévision du Burkina (RTB/ Télé) a bouleversé son programme pour faire des éditions spéciales sur cet événement dramatique. Malheureusement, l’initiative a tourné court avec l’irruption d’agents de la police nationale dans le studio pour interrompre le spécial en invoquant des motifs sécuritaires.

Cette intervention des forces de sécurité est une atteinte grave à la liberté de presse et une injure aux médias que l’on ne cesse d’infantiliser. Il n’est pas tolérable, qu’au moment où la RTB, les médias d’Etat et la presse burkinabè dans son ensemble, œuvrent à prendre en compte les aspirations légitimes du peuple en matière d’informations et d’analyses pertinentes, qu’on assiste encore à des tentatives de musèlement des médias. L’Association des journalistes du Burkina (AJB) et le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) condamnent avec force une telle attitude.

L’AJB et le SYNATIC rappellent que les responsables de la RTB-télé et les agents qui y travaillent savent mieux que quiconque le rôle de cet organe en pareille situation et n’ont pas besoin d’intervention intempestive de forces de sécurité et de défense pour les interpeller au respect de l’éthique et de la déontologie et cela au regard du contexte particulier.

Nous soulignons que le rôle des forces de défense et de sécurité, n’est pas de se précipiter dans des studios pour contrôler l’information et le travail des journalistes.

L’AJB et le SYNATIC félicitent les agents de la RTB-Télé pour le rejet manifeste de cette intrusion inacceptable.

Nous encourageons les journalistes et tout citoyen à dénoncer les mains invisibles qui mettent les bâtons dans les roues des médias, les empêchant de travailler avec professionnalisme.

Nous croyons possible une franche collaboration entre nos organes de presse et les responsables de la sécurité dans l’intérêt supérieur de la nation mais pas dans le sens du contrôle de l’information.

Vive la liberté de la presse !

Non à l’immixtion dans le travail des journalistes !

Fait à Ouagadougou le 20 janvier 2016

Pour le SYNATIC

Le Secrétaire général

Siriki DRAME

Pour l’AJB

Le Président

Guézouma SANOGO