Le film « Desrances » de la Burkinabè Apolline Traoré en lice pour l’Etalon d’or de Yennenga a été projeté le mardi 26 février 2019 en soirée au ciné Burkina. Un film de 1h37mn qui a emballé le public qui apprécie positivement le film et espère qu’il sera sacré Etalon d’or par le jury.

Le Ciné Burkina a refusé du monde à l’occasion de la projection du film « Desrances », le long métrage de la réalisatrice Burkinabè Apolline Traoré. Un film en compétition pour l’Etalon d’or de Yennenga. Dans la salle pleine à craquer, même les allées ont constitué des places assises pour les cinéphiles. Des spectateurs qui se sont laissés emballés par le film où, scènes humanitaires sont applaudis, et certains fondent en larme devant les scènes d’horreurs.

En effet, dans « Desrances », la réalisatrice met en exergue le courage et la sagesse des femmes face à la folie des hommes, dans une fiction située pendant la tragique crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011.

Le héros, Francis Desrances, interprété par l’acteur haïtien Jimmy Jean-Louis (Toussaint Louverture, Heroes), cherche désespérément sa femme et son fils qu’elle vient d’accoucher. Il croit fermement qu’ils ont été enlevés par une bande de truands qui sème la terreur à Abidjan. C’est à la fin du film que le spectateur découvre que la femme et le bébé n’ont pas survécu à l’accouchement!

« Desrances » est aussi une histoire de déracinement entre Haïti et la Côte d’Ivoire. Francis Desrances a perdu toute sa famille en Haïti, alors qu’il était jeune. Le rescapé émigre alors en Côte d’Ivoire pour y retrouver ses racines africaines mais il va replonger dans ses traumatismes avec le déclenchement de la crise post-électorale ivoirienne.

Dans cette édition cinquantenaire du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou la réalisatrice burkinabè Apolline Traoré figure parmi les aspirants à l’Étalon d’or de Yennenga. Son rêve, devenir la première femme à décrocher le prestigieux trophée du Fespaco avec « Desrances ». Elle a du reste remercié l’Etat burkinabè, les autorités ivoiriennes là où le film a été tourné et surtout le héro du film pour ne pas dire les héros, Jimmy Jean-Louis et sa fille Naomi Jemima.

« C‘est un très bon film » dira  Moussa Kaboré à sa sortie de salle. « Je souhaite que cette année, elle remporte l’Etalon d’or de Yennega. Je la félicite Apolline et remercie l’Etat burkinabè pour son accompagnement dans la réalisation de ce film de belle facture. En image, en son, le cadrage la lumière, le scénario, il n’ ya rien à dire » nous a confié Moussa Kaboré, un cinéphile.

« Je trouve le film fantastique, il a été bien réalisé, la lumière, le son, l’émotion. Je dis bravo a elle » confie Ilou Demba André. « Même si je n’ai pas encore vu les autres films en compétition je pense que Apolline est bien passée pour l’Etalon d’or. Car l’histoire est très intéressante, on n’a vu l’attachement, l’amour d’un homme pour sa femme et son fils qu’il attend, mais aussi l’amour d’une fille pour son papa. On a vu également les inconveniants des problèmes posts électoraux. C’est un film qui interpelle les gouvernants à la bonne gouvernance et aux transitions pacifiques. »

Hayanne Victoria, elle s’est laissée emportée par l’héroïne du film Naomi Jemima. « Je suis fière de la petite fille dans le film. Elle a bien joué son rôle et ça m’inspire beaucoup. »

Y. Alain Didier Compaoré