Le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou, Harouna Yoda (au milieu)

Le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou, Harouna Yoda a animé un point de conférence de presse ce 18 juin 2020 pour, dit-il, éclairer l’opinion publique sur certains dossiers ayant fait l’objet d’investigations suivies de poursuites judiciaires. Il s’agit notamment des dossiers : BOUDA Jean Claude, ancien ministre de la défense ; Groupement de Sécurité et de Protection Républicaine (GSPR) ; l’Agence Conseil et de Maîtrise d’Ouvrage (ACOMOD); KABORE William Alassane, Directeur général adjoint de la Douane ; affaire 70 000 000 FCFA, en lien avec l’article de L’Evènement intitulé, « Poursuite Judiciaire contre le Maire de Ouagadougou, des magistrats sollicitent 70.000.000 de FCFA pour classer le dossier ».

A cette première conférence de presse du Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou, 5 grands dossiers judiciaires ont été abordés avec en ligne de mire celui qui défraie la chronique, à savoir les 70 000 000 francs CFA demandés au Maire de la ville de Ouagadougou, Armand Pierre Béouindé pour étouffer une affaire qui le met en cause sur l’acquisition par crédit-bail de 77 véhicules.

A en croire, le Procureur du Faso, ladite enquête a permis d’établir les faits en ce qui concerne le magistrat Sawadogo Narcisse et Bagagnan Allassane. Par contre, l’enquête n’a pas permis de relever des éléments à charge contre le magistrat Bonkoungou Dieudonné.

En effet, Harouna Yoda a affirmé que le magistrat Sawadogo et l’intermédiaire Bagagnan sont mis en cause pour diffamation et tentative d’escroquerie. Des faits qu’ils reconnaissent tout comme les éléments sonores rendus publics depuis le 16 juin passé. il a néanmoins rassuré que l’enquête sur les 77 véhicules dans cette affaire suit son cours.

Jean Claude Bouda incarcéré pour une affaire de faux et usage de faux…

Autre dossier abordé au cours de ce point de presse est celui de l’ex-ministre de la Défense, Jean Claude Bouda incarcéré pour une affaire de faux et usage de faux en écriture privée, de délit d’apparence et de blanchiment de capitaux.

Toute chose qui est aux antipodes des missions ministérielles, car signale le Procureur Yoda, « des pièces du dossier, pour accumuler un patrimoine de 252 845 115 FCFA en trois ans de fonction ministérielle, il devrait avoir un revenu mensuel de sept millions vingt-trois mille quatre cent soixante-quinze (7 023 475) FCFA alors qu’il avait un salaire de 1 023 320 FCFA. Cette situation laisse penser qu’il a économisé plus que son salaire mensuel et laisse entrevoir des faits de délit d’apparence et de blanchiment de capitaux ».

S’agissant du dossier du Groupement de Sécurité et de Protection Républicaine (GSPR), dans lequel il est reproché à des gendarmes d’établir de faux ordres de missions pour se faire payer des frais de mission qui n’ont pas eu lieu, se chiffrant entre 700 000 F CFA à 1 480 000 F CFA; Harouna Yoda précise que les poursuites ont été entamées et le dossier est en attente de programmation.

Dossier ACOMOD

Relativement au dossier de l’Agence de Conseil et de Maîtrise d’Ouvrage (ACOMOD), dénoncé aussi par voie de presse; celui-ci met en cause le Directeur Général et l’ex président du Conseil d’Administration. A ce sujet, le Procureur a affirmé qu’une enquête est ouverte pour « favoritisme, conflit d’intérêt, simulation illicite et blanchiment de capitaux » contre le DG et le PCA d’ACOMOD. « Le Directeur général de l’ACOMOD a autorisé la passation de deux marchés publics au profit de son épouse à travers un groupement de soumissionnaires… Il en est de même pour l’ex président du Conseil d’Administration (CA) de l’ACOMOD en la personne de SANKARA Moussa, bénéficiaire effectif de l’entreprise 2ARTS», a-t-il souligné.

A cet effet, M. Yoda a soutenu que le Juge d’Instruction a déjà mis en examen le DG d’ACOMOD sans le placer en détention provisoire contrairement à ses réquisitions. Quant à l’« ex PCA d’ACOMOD, SANKARA Moussa et SANOU Ibrahim le seront dans les prochains jours ».

KABORE William Alassane, actuel Directeur Général Adjoint de la Douane

Une autre affaire qui a nécessité l’ouverture d’une information judiciaire est celle dirigée contre KABORE William Alassane, actuel Directeur Général Adjoint de la Douane. Il lui est reproché d’avoir utilisé illicitement monsieur KABORE Christophe Anne en vue de l’achat et la mise en valeur de quinze (15) parcelles dans la ville de Ouagadougou dont le montant cumulé serait d’un milliard trois cent millions (1 300 000 000) FCFA.

Mieux, « monsieur KABORE William Alassane a fait des transferts de fonds dont il n’arrive pas à justifier l’origine et la nécessité des opérations. Des procès-verbaux et autres pièces du dossier laissent entrevoir que monsieur KABORE William Alassane est probablement le bénéficiaire effectif de biens, tant en son nom que par prête-noms, dont ses revenus licites ne peuvent pas lui permettre de justifier ».

Le Procureur du Faso, près le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou,à travers ce point de presse, a félicité et encouragé tous les médias notamment ceux d’investigations pour le travail abattu. Avant de « rappeler que le besoin de communiquer de temps en temps sur ces certains dossiers procède à la fois d’une transparence, un principe démocratique, et d’une nécessité d’informer les populations mais il doit être scrupuleusement fait suivant l’observation des principes procéduraux notamment la présomption d’innocence ».

Bènonè Ib Der Bienvenue Médah