Le 22 décembre 1992, l’Assemblée générale des Nations Unies adoptait la résolution A/RES/47/193 qui consacra le 22 mars de chaque année « Journée mondiale de l’Eau », à compter de l’année 1993.

Depuis 25 ans donc, la Communauté internationale  commémore cette Journée du 22 Mars ; en 2017, c’est autour du thème « Pourquoi les eaux usées? » que les pays sont invités à consacrer, selon le contexte national, l’ensemble des activités initiées à cette occasion.

Cette année, la célébration a lieu dans la deuxième année des Objectifs de Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030, définis par l’Assemblée générale des Nations Unies.

Au Burkina Faso, le droit d’accès de l’ensemble de la population à l’eau potable et à l’assainissement d’ici 2030, de manière équitable et en respect du genre, basée sur l’approche fondée sur les droits humains, est désormais consacré dans la Constitution. Cet  acte fort du législateur  marque la volonté du Burkina Faso de créer les conditions favorables à l’atteinte de ce noble objectif.

Mon département a décidé de célébrer l’évènement au plan national sous le thème : Eaux usées, quelles stratégies pour leur valorisation? Pourquoi donc le choix d’un tel thème pour le Burkina Faso?

Le sous-secteur de l’assainissement des eaux usées et excréta est caractérisé par des faibles performances en terme d’accès tant en milieu urbain (36,1%) qu’en milieu rural (13,1%) en 2016. Cette situation qui montre que plus de 2/3 de la population burkinabè n’a toujours pas accès à des infrastructures adéquates d’assainissement pour la gestion des eaux usées et ont recours à la nature comme lieu de défécation, nous interpelle sur l’immensité de la tâche à accomplir pour nous mettre en règle.

En agglomération, d’énormes quantités d’eaux usées ménagères et professionnelles sont produites journalièrement, par ignorance et par incivisme et sont déversées sans précaution aucune dans les rues, les caniveaux, espaces vides et autres décharges publiques insuffisamment  gérées, créant des désagréments divers aux autres.

Le combat de tous et de chacun à son niveau, doit nous conduire à l’éradication totale des nuisances tributaires de cette situation.

Ainsi donc, le thème choisi pour la commémoration de la Journée mondiale de l’eau au Burkina vise à interpeller notre conscience collective sur l’adoption d’une stratégie visant à répondre efficacement.

Pour faire face à cette situation, une place de choix est faite dans le Plan national de développement économique et social (PNDES) qui constitue le nouveau référentiel de développement économique et social durable pour soutenir le Programme du Président Roch marc Christian KABORE, pour d’énormes opportunités de choix pour la résolution des problèmes liés à l’assainissement.

Le programme national d’assainissement des eaux usées et excréta (PN AEUE), fondé sur des principes d’implication et de participation active de toutes les couches de la population à travers des approches innovantes et communautaires, est un instrument stratégique sectoriel à la disposition des acteurs.

L’analyse actuelle du sous-secteur, ces chiffres comparés aux résultats de  l’enquête nationale sur l’assainissement réalisée en 2010 qui avait révélé que 6 ménages sur 10 utilisaient la nature traduisent, malgré leur faiblesse, les efforts consentis par l’Etat et les populations, avec le soutien des partenaires techniques et financiers, le secteur privé et la société civile tout au long de la mise en œuvre du programme national d’approvisionnement en eau potable et assainissement.

Les principaux défis du sous-secteur de l’assainissement sont liés à (i) la question du cadre institutionnel visant à inciter les populations à prendre en charge la construction de leurs propres ouvrages tout en respectant les normes technologiques édictées par l’autorité en charge de l’assainissement; (ii) la problématique du transfert des compétences et des ressources  pour accompagner les communes en matière de maîtrise d’ouvrage; (iii) la mobilisation et le déploiement des ressources humaines, techniques et logistiques nécessaires à l’exercice de la mission de régulation, d’appui et de contrôle au niveau central et déconcentré ; (iv) la question de la mise en œuvre des campagnes d’éducation et de communication pour le changement de comportements parallèlement à la mise en place des technologies d’assainissement.

Pour répondre à ces nombreux défis, le sous-secteur de l’assainissement se doit d’opérer un certain nombre de mutations tenant compte des aspirations profondes du peuple burkinabè, veillant particulièrement à prendre en compte, les préoccupations des populations les plus pauvres et les plus vulnérables, au regard de l’ampleur de la pauvreté au plan national et particulièrement en milieu rural. Le droit d’accès universel à l’assainissement sur la base de l’approche fondée sur les droits humains doit être une réalité pour tous les burkinabè, sans exclusion.

J’interpelle donc l’ensemble de la communauté nationale. Les défis sont énormes et les moyens financiers limités, mais le Burkina Faso dispose des ressources qualifiées nécessaires dont le professionnalisme et l’engagement, avec l’accompagnement des principaux acteurs,  nous permettront de cheminer progressivement vers un accès universel à l’assainissement.

Pour finir, je renouvelle ma gratitude à l’ensemble des partenaires techniques et financiers aux ONG aux associations et à tous les acteurs du secteur pour leurs soutiens permanents apportés à divers niveaux au sous-secteur de l’assainissement. A toutes les personnes qui s’activent sans relâche pour assurer le développement du sous-secteur de l’assainissement, je voudrais exprimer la reconnaissance du Gouvernement ainsi que celle de la nation toute entière.

A toutes et à tous, je souhaite une bonne fête l’eau 2017.

Niouga Ambroise OUEDRAOGO

Officier de l’Ordre National