Une dizaine d’organisations de la société civile a tenu une conférence de presse ce mardi 24 octobre 2017 au Centre national de presse Norbert Zongo. Il a été question de l’organisation d’une marche-meeting le 4 novembre 2017 à Ouagadougou pour commémorer le 3e anniversaire de l’insurrection populaire de 2014. Pour les organisateurs  trois ans après, le tableau demeure sombre quant aux attentes des populations insurgées.

Afin d’interpeller le régime actuel à se pencher sur les maux qui minent le Burkina Faso, des organisations syndicales et des OSC envisagent une marche meeting le samedi 4 novembre 2017 à Ouagadougou.

Ainsi, avant le meeting à la place de la Nation, ‘’un message d’espoir sera livré devant l’ancienne Assemblée nationale pour la poursuite de la lutte pour la Révolution’’. Les organisateurs invitent d’abord les populations à 8H à la Place de la Nation pour le rassemblement en vue de la marche-meeting.

Concernant les acquis de l’insurrection, les syndicats et les OSC restent sur leur soif quant aux changements et l’espoir suscités après cette l’insurrection populaire de 2014 et la résistance au putsch de 2015. Ils ont dépeint un tableau sombre et invités les populations à la mobilisation pour dénoncer cet état de fait et réclamer justice pour les martyrs et les victimes de l’insurrection et de la résistance au putsch.

C’est ce qui ressort du point de presse de la dizaine d’organisations. Il s’agit des Comités pour la défense et l’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP), le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), le Réseau national de lutte anticorruption (REN-LAC), le Collectif syndical CGT-B, la Coalition de lutte contre la vie chère (CCVC/Ouaga), l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ), l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB), le Syndicat national des artistes musiciens du Burkina (SYNAMUB), l’Association des journalistes du Burkina (AJB) et la Coalition des associations pour le droit au logement (CADDL). Ils ont annoncé que le groupe sera bientôt rejoint par d’autres.

Sur le plan de la justice, du constat fait par les organisateurs de la conférence, il ressort qu’aucun dossier relatif à l’insurrection et au putsch n’a connu un dénouement jusque-là alors que « les commanditaires sont connus ». Ils s’insurgent contre les libertés provisoires accordés çà et là « au mépris de la soif de justice des victimes, des familles des martyrs et de notre peuple » ont-ils laissé entendre.

Il en est de même sur le plan économique et social où selon les animateurs du point de presse, la population croupit de plus en plus sous le poids de la misère, de la cherté de la vie, des maladies comme le paludisme et la dengue.  Ils ont également passé au peigne fin le plan sécuritaire jalonné de terrorisme et d’attaques djihadistes.

C’est pourquoi la coalition lance un appel à toute la population de Ouagadougou et environnant à sortir massivement  pour exiger entre autres :

  • Le jugement des dossiers de crimes économiques et de sang
  • La défense des libertés d’expression et de manifestation
  • Des mesures contre la vie chère, l’insécurité notamment celle liée aux attaques terroristes
  • La lutte pour la défense et l’approfondissement des acquis de l’insurrection et pour un véritable changement révolutionnaire en faveur du peuple.

A la question de savoir quelle est la position de la coalition par rapport au cas Zaida, elle dit être contre toute tentative d’empêcher une organisation ou une personne de manifester ou bien de revendiquer des droits. Mais dans le fond se désolidarise du clan Zaida qui revendique la libération des « généraux putschistes ».

Y. Alain Didier Compaoré