Le Centre d’analyse des politiques économiques et sociales (CAPES), à travers une conférence internationale présidée par le Premier ministre, Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla, a lancé, lundi à Ouagadougou, le débat sur la souveraineté monétaire et politique des pays de la CEDEAO en lien avec la nouvelle monnaie ECO, censée entré en vigueur en 2027, en remplacement du FCFA.

L’objectif général de cette conférence publique internationale est de participer à la réflexion sur la souveraineté monétaire et à l’indépendance politique des pays de la CEDEAO.

Elle est placée sous le thème : «Souveraineté politique et monétaire dans l’espace CEDEAO : Faut-il poursuivre la transition du FCFA à l’ECO ? ».

«La conférence internationale de ce jour s’inscrit dans l’élan de nourrir avec courage, peu importe le prix à payer, le débat dans un cadre scientifique, loin des arguments populistes, avec méthodes et minuties. Il entre dans le cadre des débats de l’intelligence économique du CAPES», a déclaré le directeur exécutif du CAPES, Dr Victor Sanou.

Selon lui, le contexte actuel de « nos pays » a inspiré le CAPES dans le choix de ce thème. « En effet, au Mali, au Burkina Faso, au Niger et en Guinée, après l’accession aux affaires de régimes militaires adoubés par leurs peuples, l’instance communautaire qu’est la CEDEAO, est montée au créneau pour leur infliger des sanctions », a-t-il regretté.

Pour lui, ces sanctions passent pour l’essentiel par le canal économique et monétaire.

« Face à la souffrance des populations et sachant que nos Etats sont engagés dans un processus devant les conduire à l’horizon 2027 à l’adoption de l’ECO comme nouvelle monnaie communautaire, il est apparu de bon ton pour le CAPES de s’interroger si la dynamique enclenchée est la bonne. Faut-il encore aller vers une monnaie qui envoie déjà des signaux d’être la même que le CFA ?», s’est-il interrogé.

D’autant plus que, selon lui, cette future monnaie (ECO) a été pensée dans le but de permettre aux différents Etats de continuer les échanges avec les partenaires traditionnels, ceux dits occidentaux.

«Mais depuis, il y a eu du changement dans la direction des partenariats pour certains pays », a souligné le directeur exécutif du CAPES, Dr Victor Sanou.

« Avec le contexte sécuritaire sous-régionale, des pays comme le Mali et Burkina Faso ont décidé de mettre fin à la relation « cheval cavalier » en regardant désormais vers des partenaires appartenant aux BRICS», a-t-il insisté.

Pour lui, cette nouvelle orientation n’est pas du goût de tous et pourrait être le vrai motif derrière ces sanctions. « Tout cela vient justifier la nécessité d’une réflexion prospective sur la pertinence de continuer le processus vers l’ECO dans le cadre de la CEDEAO», a-t-il fait savoir.

Il a par ailleurs affirmé que des débats qui se mèneront, ils élaboreront des synthèses sous forme d’orientations stratégiques utiles, en tenant compte du contexte pour une exploitation.

Cette conférence internationale a connu la participation d’éminents enseignants chercheurs et économistes comme Pr Léon Sampana, Pr Idrissa Ouédraogo, Pr Kako Nubukpo et Pr Mamadou Koulibaly.

✍️Agence d’information du Burkina