Compte rendu du Conseil extraordinaire des ministres du 31 décembre 2018
Le Conseil des ministres s’est tenu à Ouagadougou, le lundi 31 décembre 2018, en séance extraordinaire, de 09 H 00 mn à 11H30 mn, sous la présidence de Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, Président du Conseil des ministres.
Il a délibéré sur un (01) rapport relatif à la situation sécuritaire dans les régions de la Boucle du Mouhoun, des Hauts-Bassins, du Centre-Est, de l’Est, du Nord et du Sahel du Burkina Faso.
Le ministre de la Défense nationale et des anciens combattants et le ministre de la Sécurité ont fait au Conseil, l’état de mise en œuvre de la réponse aux attaques terroristes dont est victime le Burkina Faso. La mise en œuvre de cette réponse se heurte à de nombreuses difficultés liées entre autres au mode opératoire, au caractère diffus et transfrontalier de la menace terroriste.
Le Conseil a échangé sur les nouvelles mesures visant à accélérer la réorganisation opérationnelle des forces de défense et de sécurité, l’amélioration du maillage du territoire, le renforcement de la vigilance, de la prévention et de la protection des populations et des infrastructures publiques.
Au terme de ces échanges, le Président du Faso a déclaré l’état d’urgence dans quatorze (14) provinces du Burkina Faso.
Il a également donné des instructions pour que des dispositions sécuritaires particulières soient prises sur toute l’étendue du territoire national.
Le Conseil invite les populations au respect strict de ces dispositions qui ont pour objectif d’assurer avec célérité et efficacité la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso et de ramener la quiétude au sein des populations.
Le Ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement,
Porte-parole du gouvernement,
Rémis Fulgance DANDJINOU
Officier de l’ordre national
Message à la Nation du Président du Faso à l’occasion du nouvel an 2019
Burkinabè de l’intérieur et de l’extérieur
Chers compatriotes
Au seuil de l’année 2019, je vous adresse mes vœux de santé et de prospérité, dans la paix et la cohésion sociale.
L’année 2018 qui s’achève a été entre autres marquée au plan national par la répétition des attaques terroristes sur notre territoire et la multiplication des revendications syndicales dans un contexte de reprise de la croissance économique que nous devons amplifier. J’exprime la reconnaissance de la Nation à tous les éléments de nos Forces de Défense et de Sécurité tombés sur le champ d’honneur, ainsi qu’à toutes les victimes du terrorisme et ma solidarité avec leurs familles ainsi que mes vœux de prompt rétablissement aux blessés.
Il me plait de saisir l’occasion que m’offre ce message à la Nation pour saluer l’engagement et la détermination de nos Forces de Défense et de Sécurité dans l’exécution quotidienne de leurs missions. J’apprécie également la mobilisation des forces vives de la Nation, à travers nos régions, qui leurs ont spontanément manifesté leur solidarité et leurs soutiens.
La lâche attaque qui a eu lieu à Toéni ce 27 décembre, comme toutes les autres attaques terroristes nous interpellent sur l’impérieuse nécessité d’accélérer les réformes au sein des Forces de Défense et de Sécurité car, tout doit être mis en œuvre pour que le retour à la sécurité soit une réalité pour notre peuple.
C’est pourquoi, j’ai décidé, après délibération en Conseil des ministres ce matin, et conformément à l’article 58 de la Constitution, d’instaurer l’état d’urgence à compter du 1er janvier 2019 dans les régions de l’Est, du Sahel, et dans les provinces de la Kossi, du Sourou, du Koulpélogo, du Kénédougou et du Lorum. Au regard de la prolifération des groupes armés terroristes dans ces zones et de leur mode opératoire, les mesures envisagées dans le cadre de l’état d’urgence permettront à nos Forces de les combattre avec plus d’efficacité et de résultats.
Au titre du budget 2019, l’augmentation des crédits alloués à la défense et à la sécurité participe également de notre volonté d’améliorer leurs capacités opérationnelles.
Peuple du Burkina Faso
L’année qui s’achève a connu une effervescence sur le front social, essentiellement autour des préoccupations de la vie chère et des questions des rémunérations.
La mise en œuvre concertée des conclusions de la Conférence nationale sur le système de rémunération des agents publics que nous avons tant souhaité doit nous permettre d’assurer la maîtrise de la masse salariale et l’équité dans le traitement des agents publics, pour une meilleure prise en compte des aspirations fondamentales des populations.
Ces exigences de politique budgétaire sont incontournables si nous voulons créer les bases d’un Burkina Faso de progrès.
En ces moments difficiles pour notre pays, confronté à la menace terroriste, j’invite tous les partenaires sociaux à une trêve, en privilégiant le dialogue social pour la satisfaction de leurs plates-formes revendicatives. J’engage le Haut conseil pour le dialogue social et le Gouvernement, à prendre les dispositions pour entamer avec diligence, des discussions avec les partenaires sociaux, à l’effet d’apporter des réponses aux préoccupations des travailleurs, dans les limites des possibilités de nos ressources financières, de nos engagements et de la situation difficile que traverse notre pays.
C’est au regard de ces réalités et dans ce contexte où nous devons tous faire des efforts que j’ai donné les instructions au Premier ministre de prendre toutes les dispositions pour renforcer et élargir à toutes les personnalités et à la haute administration publique, les mesures destinées à réduire le train de vie de l’Etat.
En dépit des difficultés rencontrées ces dernières années, la situation économique du pays s’améliore sensiblement, grâce aux efforts des régies de recettes, aux investissements structurants et au dynamisme du secteur privé.
La bonne tenue des finances publiques est à poursuivre pour nous permettre de continuer à faire des bonds qualitatifs.
Cette même nécessité de préserver les intérêts de nos concitoyens nous oblige à apporter des réponses aux questions de justice et de lutte contre la corruption.
Les dossiers judiciaires du putsch de septembre 2015, de Norbert ZONGO et de Thomas SANKARA ont connu des évolutions notables. J’appelle les acteurs judiciaires, sur ces dossiers, à répondre à la quête de vérité et de justice de nos populations.
De même, il est de la responsabilité du Gouvernement de renforcer la lutte contre la corruption, la fraude et le blanchiment des capitaux. Des mesures énergiques seront prises pour mettre fin à ces fléaux qui impactent négativement le développement du pays.
Ce n’est qu’au prix de la constance dans nos efforts conjugués que nous pourrons bénéficier pleinement de tous les effets positifs de la croissance.
Peuple burkinabè
Au plan sous-régional et international, le rayonnement du Burkina Faso se consolide tant au niveau bilatéral que multilatéral.
A ce titre, je me réjouis de l’établissement des ambassades résidentes de l’Inde, des Pays-Bas et de l’Italie ainsi que de la reprise de la coopération avec la Chine.
Nous devons donc capitaliser les efforts qui nous valent la reconnaissance internationale afin de réussir la Présidence du G5 Sahel en 2019.
Cette reconnaissance internationale doit également nous motiver à redoubler d’efforts pour élargir la coopération et la solidarité avec les pays et partenaires techniques et financiers au profit des besoins de développement de notre pays.
Chers compatriotes
Le succès qu’a connu le premier forum de la diaspora burkinabè a permis de poser les jalons d’une réelle prise en compte de nos compatriotes vivant à l’extérieur dans notre processus de développement.
Ce fut pour moi une excellente occasion d’apprécier l’engagement de la diaspora en faveur du développement économique et social du pays.
C’est pourquoi des efforts ont été faits pour rapprocher l’administration burkinabè de notre diaspora, en ouvrant des consulats généraux dans certains pays.
L’année 2019 s’ouvrira avec un agenda très chargé en raison des nombreuses réformes à engager au plan politique avec l’adoption de la Constitution de la Vème République, et aux plans économique et social pour développer les capacités de résilience de nos populations. Ces reformes permettront également d’améliorer les performances des secteurs public et privé dans la mise en œuvre des plans et programmes de développement.
Au plan social, 2019 verra aussi l’opérationnalisation de la gratuité de la planification familiale afin de permettre à notre pays de mieux assurer la capture du dividende démographique conformément aux objectifs de développement durable.
Et je sais pouvoir compter sur l’engagement et la détermination des Burkinabè à construire le Burkina Faso de nos rêves partagés, de nos aspirations profondes et de nos ambitions communes.
En cette fin d’année, j’ai une pensée pour toutes les personnes hospitalisées ou affectées par la maladie et leur souhaite un prompt rétablissement.
J’exprime ma reconnaissance aux Forces de Défense et de Sécurité, à tous les personnels d’astreinte en cette nuit du 31 décembre ainsi qu’aux volontaires qui veillent sur la sécurité routière.
Je félicite les actrices et acteurs du monde rural dont l’ardeur au travail associée à la relative bonne pluviométrie nous a permis d’enregistrer les bons résultats de la campagne agricole écoulée.
Peuple du Burkina Faso
Chers Compatriotes
J’ai l’intime conviction qu’unis et déterminés, nous traverserons ces moments difficiles.
Bonne et heureuse année 2019
Ouagadougou, le 31 décembre 2018
Roch Marc Christian KABORE,
Président du Faso,
Président du Conseil des Ministres
2019: une année d’engagements pour les fils et filles du Faso
A l’orée de l’année 2019, les Burkinabè espèrent fort bien l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. A la rencontre de quelques citoyens dans la ville de Ouagadougou, ce 31 décembre 2018, ils ne perdent pas de vue le rôle qu’ils ont à jouer pour la «mère patrie».
La paix, c’est le maître mot que bien de Burkinabè formulent pour la mère patrie, le « Faso » pour la nouvelle année qui s’annonce dans quelques heures. En plus de formuler les vœux, des fils et filles de la nation promettent œuvrer davantage pour témoigner leur attachement à la nation au cours de l’année 2019.
Dicko Amidou reconnait certes qu’il y a beaucoup de choses qui n’ont pu être faites en 2018. Mais il reste tout de même confiant que «2019 sera une année qui nous permettra de travailler davantage afin de combler les vides que nous n’avons pas pu combler en 2018».
Avec la vie chère et les attaques djihadistes qu’a connu le pays en 2018, Mme Traoré/ Asseta Diallo promet prier pour la paix au Burkina Faso, car, dit-elle «Je veux qu’en 2019, il y ait une amélioration ».
Etant un citoyen, M. Sawadogo dit être engagé «à toujours réclamer ses droits, mais aussi à faire ses devoirs».
Consciente des acquis qui sont les siens, Balkissa Konkobo entend les maintenir. Aussi, s’est-elle engagée à s’améliorer pour le bien de la nation. Pour elle, « On va maintenir non seulement ces acquis là et chercher à progresser du point de vue familial en 2019, mais aussi œuvrer pour qu’il y ait plus de cohésion dans nos familles et même dans la nation».
Daniel Tapsoba s’engage à redoubler d’ardeur dans la prière pour le Burkina Faso en cette nouvelle année de 2019 et continuer à travailler plus comme ce fut le cas en 2018. Avant de souhaiter que «l’année 2019 soit une année de paix, de santé, de succès et beaucoup de réussite».
Bènonè Ib Der Bienvenue Médah


«Réclamer ses droits, mais aussi faire ses devoirs!»
Mahamadi Sawadogo, quant à lui, exige du gouvernement non seulement la baisse du prix des hydrocarbures qu’il juge «exorbitant», mais plus de fermeté quant à la question sécuritaire de sorte que «les forces de l’ordre ne meurent plus en pagaille».


Burkina : le Conseil des ministres décrète l’état d’urgence dans certaines provinces
Le Conseil des ministres a décrété l’état d’urgence, dans certaines provinces du Burkina, ce 31 décembre 2018. En attendant plus de détails dans le compte rendu et le discours à la Nation du Président du Faso à 20h.
Le Conseil des ministres « a délibéré sur un rapport relatif à la situation sécuritaire dans les régions des Hauts-Bassins, de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, du Centre-est, de l’Est, du Nord et du Sahel », a annoncé le Ministre Rémis Fulgance Dandjinou, Porte-parole du gouvernement, à l’issue du Conseil extraordinaire des ministres.
Les détails de cette décision seront connus au compte rendu du Conseil extraordinaire des ministres. Le Président du Faso reviendra également sur la question lors de son discours à la Nation ce jour 31 décembre à partir de 20h.
