Trois personnes dont un enseignant ont été tuées vendredi matin par des assaillants à Kourfayel (4km de Djibo), ont appris les correspondants de l’AIB dans la localité.
Selon le correspondant de l’AIB à Djibo, dans l’après-midi du jeudi, des rumeurs folles avaient couru dans la ville sur l’arrivée imminente d’assaillants, obligeant les habitants à se terrer dès 19h.
L’attaque de ce vendredi intervient après les incendies dans la nuit de lundi à mardi, de deux commissariats à Togomayel et à Barboulé, des communes de la province du Soum.
Le Nord du Burkina près de la frontière avec le Mali, essuie depuis 2015, régulièrement, des attaques d’assaillants qui se retranchent chaque fois en territoire malien, après leurs forfaits.
Dans la journée du mercredi 25 janvier 2017, des individus armés ont sommé les enseignants des écoles de Pétega (CEB de Diguel), de Pélem-Pélem et de Lassa (CEB de Baraboulé) dans la province du Soum, de dispenser les cours en arabe en lieu et place du français, la langue officielle du pays, rappelle-t-on également.
Agence d’Information du Burkina
Gare à Bamako là où travaillait avant d'embarquer dans le trafic de cocaïne
Un film au titre évocateur et contemporain, « Wulu » qui signifie chien en Bamana. C’est un film qui évoque la tragédie du trafic de cocaïne dans le nord Mali tout en mettant sur scène les travers de la société contemporaine quête d’emploi, prostitution, arrivisme, financement du terrorisme, corruption…
Daouda Coulibaly vient à ce Fespaco avec un style tout différent des productions classique cinématographiques que nous connaissons. Une fiction narrative emprunte de réalité comme quelque chose qui nous est contée.
Le film retrace le parcours d’un jeune bamakois du nom de Ladji, balanceur ou apprentis de Sotrama qui rêve d’une vie meilleure, être fortuné. Très vite, sa recherche effrénée du bonheur le plonge dans le milieu de narco trafiquant de cocaïne, ou il s’intègre le milieu dans un circuit infernal fait de crimes et de désillusion. Il se bat et atteint le sommet avec l’encouragement d’une grande sœur qui elle en dépit de la fortune de son frère évoluait de l’opulence et la prostitution.
Avoir l’argent ne signifie pas avoir tout ce que l’on veut, c’est à cette réalité que Ladji est confronté. Il a eu une ascension sociale mais il ne peut épouser celle qu’il désire parce que son dit ‘’beau-père’’ lui-même complice d’un réseau mafieux n’est pas d’accord de cette union. Ladji n’a plus autre choix que d’ôter sa vie pour ne pas subir la chute.
L’auteur met à nu le trafic de drogue qui sévit en Afrique de l’ouest et particulièrement au Nord Mali.
En effet le titre ‘’Wulu’’ s interprète sous des angles : le premier évoqué dès le début du film est le stade initiatique chez les Bamana appeler le ‘’ N’tomo’’ qui est le dernier niveau de l’initiation, stade auquel l’initié se taille une place dans la société. Le second aspect est l’image du chien, un animal sans vergogne donc ici une personne sans scrupule, capable de tout pour atteindre ses fins.
Ladji aux postes frontières Mali Guinée-Conakry
Ce qui marque ce film est aussi le choix maitrisé des acteurs qui ont su incarné leur rôle. Ladji pour un jeune acteur fait son baptême avec ce long métrage en incarnant véritablement le personnage digne des films de narco trafiquant que nous voyons déjà. Il joue au côté d’un talentueux, Habib Dembélé, d’ordinaire plein d’humour qui dans ce film dévie l’attente du téléspectateur dans une sérénité monastique comme dans la réalité de l’univers des narco trafiquant. On peut saluer un jeu d’acteur maitrisé dans un décor et un cadrage de qualité.
L’originalité du film réside dans le mélange réussi de langues français et Bamana, la narration d’un récit sensible sans concession et un décor riche. On notera également le rythme mouvementé du film accompagné d’un son à l’allure du récit qui est un drame qui capte l’attention du spectateur durant toute la présentation.
Le cinéaste pourrait laisser libre cours au débat social a l’issue du film en supprimant les écriteaux qui lient le fait à la réalité du financement du terrorisme, à l’implication de l’armée à travers certains hauts gradés et l’asphyxie de l’économie du pays par le narco trafic.
Tout compte fait ‘’Wulu’’ vient enrichir le paysage cinématographique africain en général et celui malien en particulier. Ce film a le mérite d’avoir touché du doigt une réalité que l’Afrique de l’ouest subi et la dénonciation de certains maux qui minent la jeunesse dans les capitales africaines.
Ignace Sangaré
ASCRIC-B
Cet article est une critique de l’ASCRIC-B