La Cour suprême kényane a invalidé ce vendredi 1er septembre 2017 l’élection de Uhuru Kenyatta à l’issue de la présidentielle du 8 août 2017. Elle a ordonné la tenue de nouvelles élections dans 60 jours.

« Uhuru Kenyatta n’a pas été élu et déclaré président de manière valide », a déclaré David Maraga, le président de la Cour suprême kenyane ce 1er septembre 2017.

Cette annonce fait le bonheur de l’opposant Raila Odinga et ses partisans.

« Pour la première fois, dans l’histoire de la démocratisation de l’Afrique, un jugement a été fait par une Cour pour dénoncer l’irrégularité de l’élection d’un président. C’est un jugement sur un président qui est en poste. Je veux profiter de cette opportunité pour remercier les juges de la Cour suprême pour avoir fait ça pour la postérité.

Deuxièmement, je voudrais remercier nos avocats, notre équipe d’avocats pour avoir travaillé tard la nuit, travaillé sans compter leurs efforts pour préparer notre dossier. Je voudrais remercier une autre équipe, de jeunes Kényans dévoués qui ont travaillé sans dormir pour réunir les preuves utilisées par nos avocats dans ce dossier. C’est un triomphe. Nous avions dit au début que notre voyage vers le pays de Canaan, notre terre promise, était impossible à arrêter », a déclaré Raila Odinga sur RFI.

C’est la liesse dans le cas de l’opposant qui ont laissé éclater leur joie dans les rues des principales villes du Kenya.

Uhuru Kenyatta, qui avait été désigné vainqueur par la Commission électorale, prend acte de la décision de la Cour suprême. Le président sortant a tout de même fait part de son désaccord et indiqué qu’il respectera la décision.

L’IEBC (la commission électorale Kenyane) a indiquée qu’elle prend également note de la décision de la Cour suprême au sujet de l’annulation de l’élection de Uhuru Kenyatta le 8 août 2017.

Uhuru Kenyatta (55 ans) a été élu pour la première fois en 2013. Il avait été proclamé vainqueur par l’IEBC le 11 août, avec 54,27% des voix contre 44,74% pour Raila Odinga (72 ans). L’opposant avait déjà été battu en 1997, 2007 et 2013. Il avait saisi la Cour suprême en 2013, mais avait alors été débouté.

Source : Jeune Afrique, RFI