La Coalition des Associations de Défense du Droit au Logement (CADDL) des arrondissements 10 et 11 de Ouagadougou a fait une marche suivie d’une remise de plateforme revendicative au maire de arrondissement 11 ce mardi 9 octobre 2018. Elle exige la prise de mesures afin de doter les habitants des non-lotis de la zone de parcelles.

Mariam Sawadogo est une veuve résidente dans l’arrondissement 11 de la ville de Ouagadougou. Installée depuis plus d’une dizaine d’années au secteur 47, dans la zone non lotie, elle affirme avoir été recensée mais n’a toujours pas obtenu de parcelle. Ainsi malgré l’arrêt des lotissements par l’Etat, c’est avec amertume que la bonne dame constate que des gens viennent construire aux alentours à leur dépourvue.

Comme elle, ils sont sortis massivement femmes, jeunes, vieux des arrondissements 10 et 11 pour exiger des parcelles. Une marche organisée par la Coalition des Associations de Défense du Droit au logement (CADDL) des arrondissements 10 et 11 de Ouagadougou. La coalition se dit préoccupée, voire indignée face à ce qu’elle appelle « le  silence coupable ou la complicité » des autorités communales des arrondissements 10 et 11.

Pour Moussa Hermann Konkobo, porte-parole de la Coalition, des résidents se voient de jour en jour expropriés de leurs terrains au détriment de nouveaux occupants. Quand ces derniers protestent ils sont traduits devant les gendarmeries, les postes de police ou à la justice alors qu’ils n’ont pas été attribués, explique-t-il. C’est pourquoi il interpelle les autorités communales desdits arrondissements à prendre leurs responsabilités et des dispositions pour mettre fin « aux tracasseries » et à trouver des solutions urgemment au problème de logement des populations.

Ainsi dans leur plateforme revendicative adressée au maire Ibrahim Maré de l’arrondissement 11, la Coalition des Associations de Défense du Droit au Logement réclame, entre autres, l’apurement des contentieux des lotissements passés, l’arrêt des actes de spoliation et pillage du foncier par les sociétés immobilières, l’audit sérieux du passif foncier et retrait des parcelles volées. La CADDL exige également la règlementation des coûts du loyer, la baisse des prix des matériaux de construction, la construction par l’Etat lui-même de logements à prix abordables pour les populations.

En réponse à leurs doléances, le maire Ibrahim Maré a promis transmettre fidèlement les doléances aux autorités compétentes comme l’a souhaité la CADDL. « Je salue votre démarche » dira  le maire Maré, « mais c’est une plateforme au-delà de mes compétences. » Nous sommes venus trouver une situation et la question incombe au gouvernement parce que c’est lui qui a mis un arrêt aux lotissements. Sinon les préoccupations énumérées ne nous sont pas étrangères et nous aurions souhaité que cette marche soit dirigée vers un plus haut niveau et non à la mairie », a répondu le maire aux manifestants. Toutes fois il dit attendre la levée de la suspension avant d’entreprendre toute démarche en ce sens.

Y. Alain Didier Compaoré

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