Le 07 décembre de chaque année, la Communauté aéronautique mondiale célèbre la Journée internationale de l’Aviation civile. Instituée par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), institution spécialisée du système des Nations-unies, cette journée offre l’opportunité de sensibiliser les opinions et les pouvoirs publics  des 191 Etats membres sur l’importance de l’aviation civile dans le développement socio- économique et culturel d’une nation.

L’OACI  qui a pour mission principale de favoriser le développement sûr et ordonné de l’aviation civile dans le monde, met à profit cette célébration pour, d’une part évaluer les progrès réalisés en termes de sécurité, de sûreté et d’environnement et, d’autre part pour appréhender les insuffisances dans ces domaines clés du secteur de l’aéronautique en vue d’imprimer une dynamique nouvelle au développement du transport aérien.

Faut-il encore le souligner, l’OACI œuvre depuis sa création, à l’élaboration et à l’application de normes techniques et d’exploitation, veille à l’application des règlements aéronautiques, à  l’efficacité et à la régularité du transport aérien. Aussi, se positionne t- elle  aujourd’hui, comme un instrument privilégié de coopération entre les Etats membres dans tous les domaines de l’aviation civile.

Le thème de la journée internationale de l’aviation civile  de l’année 2018  est : « Travailler ensemble pour qu’aucun pays  ne soit  laissé de  côté ». Ce thème s’inscrit dans la vision unitaire des  actions qui doivent  guider   les nations du monde en termes de défis à relever dans le secteur de l’aviation civile. Cette vision met particulièrement l’accent  sur la nécessaire et impérieuse coopération entre les nations du nord et celles du sud pour réduire les fossés en matière  de respect  des normes et recommandations édictées par l’OACI  . En effet, au seuil de la célébration de cette journée internationale,  le fait  majeur  a été   la 13 eme  conférence  mondiale sur la navigation aérienne (AN Conf/13)  tenue du 09 au 19 octobre 2018  à Montréal au Canada. Cette conférence  s’est penchée sur des  thématiques dont  l’importance sont d’une actualité brulante.

Il s’agit  entre autres  de   la stratégie mondiale de la navigation aérienne ; de la mise en œuvre du système mondial de la navigation  aérienne , le rôle des groupes régionaux de planification et de mise en œuvre, les questions émergentes , les questions liées à la sécurité organisationnelle , et les problèmes de sécurité émergents.

Au  terme des travaux de cette conférence mondiale, il ressort  que la navigation aérienne a connu d’importantes améliorations ces  dernières décennies   quoiqu’une part  importante de  ce  système  est encore limitée par des approches  conceptuelles  du vingtième  siècle. Les moyens de navigation aérienne dépassés,  limitent  la capacité et la croissance du trafic aérien, contribuant  ainsi  à des émissions de gaz dans l’atmosphère. Les participants  ont donc convenu de  la mise en œuvre d’une série  de reformes conduisant à un système mondial de navigation aérienne pleinement harmonisé, bâti sur des procédures et des technologies modernes , et  axé  sur les performances à travers la prise des recommandations pertinentes à l’endroit  d’une  part  à l’OACI,   et d’autre part  aux  Etats membres. Lors de cette 13 eme conférence mondiale sur la navigation aérienne, le Burkina Faso a été honoré à travers la remise du prestigieux certificat de reconnaissance de l’OACI  suite à sa performance enregistrée lors de la mission de validation coordonnée (ICVM). Je voudrais ainsi ?  traduire ma profonde reconnaissance à la communauté internationale pour cette marque d’encouragement et de solidarité.  Une fois de plus, la volonté  affichée: « de ne laisser aucun pays de coté » a été respectée.

Dans la dynamique de rendre nos aéroports internationaux plus sûrs  et sécurisés pour accroitre l’expansion du trafic aérien, l’OACI  a fait obligation aux Etats membres  de certifier   leurs aéroports internationaux.  Le Burkina Faso a ainsi bénéficié de l’assistance technique du bureau régional de l’OACI pour  l’Afrique du Centre et de l‘Ouest et de l’appui financier de l’ASECNA  en vue de poursuivre le processus de la certification de l’aéroport international de Ouagadougou. Ainsi, sous l’impulsion de mon département, le projet de débroussage du couvert végétal  et les travaux de réhabilitation partielle des aires de mouvement ainsi que les balisages diurnes de l’aéroport international de Ouagadougou sont en cours d’exécution.

Deux  facteurs essentiels  fondent l’aviation civile, à savoir la sécurité et la sûreté.  C’est ainsi que mon département déploie de nombreux efforts pour  l’atteinte des taux de conformité dans ces deux domaines suivant les normes édictées par l’OACI., Ces efforts sont indispensables d’autant plus  que l’actualité internationale est marquée par la recrudescence des attaques terroristes  et la coopération internationale doit davantage s’affirmer.  Cela  passe par le renforcement des mesures de prévention, la mise en place d’un système efficace d’échange d’informations entre les nations, la dotation des Etats aux économies faibles et fragiles d’équipements de surveillance performants, la formation adéquate contre les nouvelles formes d’actes d’intervention illicites et l’assistance technique. A ce titre, je voudrais  saluer  la tenue à Ouagadougou  du 03 au 07 septembre 2018 dernier ,  de la deuxième session des formateurs sur les systèmes de défense anti aériens portatifs (MANPADS 2). Ce système est la réponse à l’appel pressant  de la 39 eme session de l’Assemblée générale de l’OACI en faveur  de prise de mesures  appropriées de riposte aux  nouvelles menaces émergentes dans le secteur de l’aviation civile.

L’augmentation du nombre de voyageurs par air a un impact sur le changement climatique. A cet effet, les émissions à effets de serres des millions d’aéronefs sont une grande menace contre notre humanité. Dans sa   volonté inébranlable  de lutter  contre le réchauffement climatique, le Burkina Faso,  depuis sa désignation  comme pays pilote du projet de réduction du C02 dans le secteur du transport aérien met tout en œuvre pour honorer l’espoir placé en lui. C’est ainsi que notre pays a mené au cours  de cette année d’importantes activités  dont  l’étude de sécurité dans le cadre du projet de mise en œuvre des procédures CCO/CDO (montées et descentes continues) à l’aéroport international de Ouagadougou  et l’implémentation de l’annexe 16 Volume IV sur le régime de compensation et de réduction des émissions de CO2,  et le plan d’Emission du CO2 (EMP) et le Système de suivi, notification et vérification (MRV) dont les évaluations sont attendues au cours de l’année 2019.

A l’occasion de la célébration de cette journée internationale, le Burkina réaffirme son engagement à jouer sa partition de façon pleine et entière pour le rayonnement d’une aviation civile internationale sûre, sécurisée et ordonnée dans le monde.

– Vive la journée internationale de l’aviation civile !

– Vive l’OACI !

Je vous remercie !

Vincent. T DABILGOU

Officier  de l’Ordre National