Le colloque du cinquantenaire du FESPACO s’est ouvert ce 25 février 2019 au CBC à Ouagadougou sur le thème « Confronter notre mémoire et forger l’avenir d’un cinéma panafricain dans son essence, son économie et sa diversité. » Une rencontre pour méditer sur la contribution au façonnement et à la transformation du FESPACO.

Le biennale du cinéma africain de Ouagadougou a 50 ans. Et quoi de mieux qu’un colloque pour voir dans le rétroviseur, consolider les acquis et se projeter sur l’avenir. C’est pourquoi il se tient sur le thème « Confronter notre mémoire et forger l’avenir d’un cinéma panafricain dans son essence, son économie et sa diversité. » A cet effet, les réflexions vont s’articuler autour de 4 axes dans un continuum allant du rétrospectif au prospectif.

Ainsi, durant 48 heures, les panélistes vont tout d’abord dans « il était une fois le FESPACO » s’interroger sur « quelle est donc cette flamme que le FESPACO a su allumer, cet esprit qu’il a imprimé, cette énergie et cette dynamique qu’il a insufflées à la cinématographique panafricaine? Comment a t’il nourri les recherches esthétiques et la production d’images?  Si le festival n’avait existé, qu’est ce qui aurait changé dans le destin de la cinématographie africaine de l’Afrique entre autres.

Ensuite dans le second atelier, intitulé « Confronter notre mémoire », il s’agira de se poser certaines questions comme « serait-il exact de dire que le FESPACO est témoin d’une évolution des cinémas africains qui seraient partis des valeurs de devoir, d’engagement, de responsabilité, de combat et de credo collectif, aux cinémas de l’affirmation, de la liberté de création individuelle, de l’intime ou de récit de soi, du plaisir de raconter, de la revendication d’un cinéma de divertissement?

Puis en 3e atelier « Forger l’avenir et pérenniser le FESPACO » les participants se pencheront sur « comment fonder des bases économiques nouvelles pour les industries cinématographiques et audiovisuelles de l’Afrique et de ses diaspora? Quel rôle le FESPACO peut-il jouer dans l’avènement d’un nouveau courant dynamique de création et de récits pluriels au service de l’épanouissement d’un être africain et afro-descendant riche de son histoire et tourné vers sa propre réinvention?

Enfin, le colloque se terminera sur « les nouvelles bases économiques ». Comment envisager sérieusement l’autonomie financière du FESPACO? Comment renforcer le caractère panafricain du festival en impliquant de nouveaux acteurs étatiques, institutionnels et privés dans son organisation, sa politique et son financement, pour qu’il se consolide comme un instrument continental d’exposition et de défenses des expressions cinématographiques et audiovisuelles africains et diasporiques?

Le ministre de la Culture des Arts et du Tourisme Abdoul Karim Sango qui a présidé l’ouverture du colloque a loué l’initiative. Pour lui, le gouvernement burkinabè sera attentif aux conclusions des travaux que coordonne Gaston Kaboré. C’est le même son de cloche du côté de l’OIF à travers sa directrice du département diversité et développement culturel Youma FAll.

Quant à Cheick Oumar Sissoko, secrétaire général de la FEPACI, « le cinéma africain à l’âge de nos indépendances mais est malheureusement handicapé comme le sont nos pays ». C’est pourquoi il souhaite que des solutions adéquates sortent des travaux.

Y. Alain Didier Compaoré