(FILES) This file photo taken on August 31, 1986 shows Captain Thomas Sankara, President of Burkina Faso, saluting upon his arrival in Harare for the 8th Summit of Non-aligned countries. France's President Emmanuel Macron on November 28, 2017 promised to declassified all the French documents on former Burkina Faso's President Thomas Sankara's murder during a visit to Burkina Faso. / AFP / Alexander JOE

Le 04 août 1983, le capitaine Thomas Sankara s’est emparé du pouvoir au Burkina Faso, pour y mener une Révolution ayant enregistré de nombreux acquis, avant d’être assassiné le 15 octobre 1987, lors d’un coup d’Etat qui bénéficia à son adjoint Blaise Compaoré, jusqu’à sa chute en octobre 2014 par la rue.

Le 04 août 1983, le capitaine Thomas Sankara à la tête d’un Comité national de la Révolution (CNR), mettait fin à la gestion du médecin-Commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, arrivé au pouvoir le 7 novembre 1982, lors d’un putsch.

Très vite, il engagea un ambitieux programme révolutionnaire en changeant d’abord le nom du pays, de ‘’Haute Volta’’ à ‘’Burkina Faso’’ qui signifie ‘’Pays des Hommes intègres’’.

Durant ses quatre ans de pouvoir, le très sobre et dynamique capitaine réussi à atteindre l’autosuffisance alimentaire, à vacciner massivement la population et à réduire la dépendance économique du pays par une gestion rigoriste des deniers publics et grâce à la mobilisation populaire.

L’émancipation de la femme et des couches défavorisées,  la lutte contre l’avancée du désert et l’enrichissement illicite des cadres et la réalisation de nombreuses infrastructures,  ont été des combats du président Thomas Sankara.

Les abus des Comités de défense de la Révolution (CDR), les purges au sein de l’administration publique, l’essoufflement d’une partie de population, la mise en écart de la chefferie traditionnelle, ses critiques contre l’impérialisme et les discordes internes au sein du CNR, ont certainement constitué un terreau favorable à son éviction.

Le 15 octobre 1987, le capitaine Thomas Sankara et douze de ses compagnons sont tués lors d’un coup d’Etat qui porta le numéro 2 du CNR, le capitaine Blaise Compaoré au pouvoir, jusqu’à sa chute le 31 octobre 2014, lors de violentes et meurtrières  journées insurrectionnelles.

Après plusieurs rebondissements, le dossier Thomas Sankara est prévu pour être jugé car en avril 2021, la justice militaire burkinabè a mis en accusation Blaise Compaoré (en exil en Côte d’Ivoire) ainsi que douze autres personnes pour attentat, complicité d’atteinte à la sûreté de l’État, assassinat et recel de cadavre.

Notons que 38 ans après son assassinat, Thomas Sankara demeure populaire auprès de la jeunesse burkinabè et africaine.

Au Burkina Faso, plusieurs partis politiques et mouvements dits ‘’sankaristes’’, se nourrissent de son idéologie.

AIB