1er mai 2019: l’UAS proteste contre les retards dans la tenue des rencontres gouvernement/syndicats.
Pour marquer d’une pierre blanche le 133e anniversaire de la célébration de la fête du travail, l’Unité d’Action Syndicale (UAS) a procédé en ce 1er mai 2019 à la remise une lettre de protestation contre les retards dans la tenue des rencontres gouvernement/syndicats suivie d’un meeting à la Bourse de Travail à Ouagadougou .
L’Unité d’action syndicale se dit préoccupée par la situation des travailleurs. Et pour la commémoration de ce 1er mai 2019, tout comme en 2018, le traditionnel cahier de doléances n’a pas été déposé pour protester contre l’attitude du gouvernement qui n’a pas encore convoqué la rencontre gouvernement/syndicat au titre de l’année 2017.
Aussi, comparativement aux années antérieures, la traditionnelle marche du 1er mai n’a pas été respectée à Ouagadougou. Simplement un meeting a réuni les travailleurs à la Bourse du travail de Ouagadougou, à la suite de la remise au gouvernement de la lettre de protestation contre les retards dans la tenue des rencontres gouvernement/syndicats.

Le président du mois de l’Unité d’Action Syndicale (UAS), Yamba Georges Koanda a justifié ce changement de méthode par la situation sécuritaire « fragile» du pays. « En ce 1er mai 2019, le mouvement syndical a retenu de ne pas effectuer de marche en hommage à toutes les victimes des attaques terroristes, les éléments des FDS et nos camarades travailleurs notamment ceux du secteur de l’éducation, principales cibles de forces obscures », a-t-il expliqué.
Georges Koanda a déploré le fait que dans la sous-région ouest africaine, la bande sahélo saharienne soit devenue une zone de non droit où les groupes terroristes et délinquants de tout acabit développent allègrement leurs activités criminelles très souvent avec la complicité des pouvoirs corrompus et fantoches et de l’impérialisme, notamment français. «L’illustration, c’est l’occupation de Kidal au Mali. Cette région réputée riche en gaz naturel, en uranium, en or et en pétrole est occupée par les terroristes sous la protection de la force française Barkhane », a-t-il martelé.

Aussi, ce meeting du 1er mai a-t-il été l’occasion pour les centrales syndicales et les syndicats autonomes de faire un rappel des avancées et des acquis du mouvement syndical. Nonobstant les acquis engrangés, le doute y figure.
Le président du mois se dit consterné, car près de quatre ans après que le peuple ait chassé le président Blaise Compaoré, «la déception que ressentent les populations et particulièrement les jeunes résulte de la non prise en compte des aspirations qui ont nourri les sacrifices consentis lors de l’insurrection populaire et la résistance héroïque et victorieuse au putsch du général Gilbert Diendéré ».

Yamba Georges Koanda en veut au gouvernement pour sa « négligence, un certain mépris » de l’UAS. Et pour lui « La résolution des problèmes au cas par cas n’est que la conséquence de l’attitude du gouvernement », avant de poursuivre que seul le gouvernement peut résoudre les problèmes qu’il a lui-même créés.
Comme il est de coutume tous les 1er mai, l’Unité d’action syndicale a appelé tous les travailleurs à « renforcer leurs armes de lutte afin de remporter plus de victoire ».
Bènonè Ib Der Bienvenue Médah
Sommet extraordinaire du G5 Sahel: difficile stabilité au Sahel sans le retour de la paix en Libye
Une invitée de marque au sommet extraordinaire du G5 Sahel qui se tient ce 1er Mai à Ouagadougou. La chancelière allemande Angela Merkel participe aux côtés des présidents de la Mauritanie, du Mali, du Tchad, du Niger et du Burkina à cette rencontre qui vise à trouver des solutions idoines à la crise sécuritaire qui secoue la zone. Le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré a saisi cette tribune pour rappeler le rôle des grandes puissances dans l’état actuel du Sahel.
« Nous avons demandé aux grandes puissances, puisque ce sont elles qui ont déstabilisé la région, de prendre leur responsabilité et de régler la question libyenne » a affirmé le président burkinabè juste après son audience avec la chancelière allemande. Pour lui, ni l’armée, ni les équipements militaires ne sauraient ramener la quiétude au Sahel, sans au préalable, un retour de la paix en Libye. Au temps fort des tractations au niveau international pour une éventuelle intervention militaire sous la coupe de l’ONU, l’Allemagne avait fait part de son scepticisme sur le sujet, évoquant des « risques et des dangers considérables ».
Au sortir du sommet, le chef de l’Etat burkinabè a estimé que les discussions ont été franches, pour contrer la montée du terrorisme dans le Sahel et le bassin du Tchad. La chancelière allemande s’est engagée à faire bouger les lignes face à l’urgence de la situation. « Les terroristes agissent rapidement. Nous devons réagir plus rapidement. J’aurai beaucoup de missions à accomplir de retour en Europe » a-t-elle affirmé.
Déjà, l’Allemagne a promis 46 millions d’Euro au Burkina pour soutenir ses efforts de lutte contre le terrorisme au Nord et à l’Est du pays.
Marie Laurentine Bayala
Le HCRUN rassure de sa volonté de réconcilier les cœurs
Le Haut Conseil de la Réconciliation et l’Unité Nationale (HCRUN) a tenu une conférence de presse ce mardi 30 avril 2019 à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre est de partager les avancées enregistrées dans le processus de la réconciliation et rassurer l’opinion nationale de sa volonté de réconcilier les cœurs.
Le HCRUN est une institution de réconciliation de l’unité nationale qui a pour rôle de ramener la paix et la cohésion sociale. Elle cumule le rôle de l’investigation et de la réparation et comprend les attentes des populations en quête de vérité.
Pour Léandre Bassolé, président du HCRUN, « certes il faut se hâter, mais se hâter avec lenteur pour avancer plus surement ». La réconciliation n’est plus un choix, elle doit s’imposer comme une priorité, si nous voulons ensemble faire face à l’adversité. Pour aller à la vérité, les moyens aussi bien humains que financiers doivent être en quantité suffisante ce qui n’est pas le cas. D’où la nécessité d’une indépendance financière et opérationnelle de l’institution, a-t-il ajouté.

Malgré tout, il y’a des avancées dans certaines dossiers dont celui des déflatés victimes du plan d’ajustements structurel, les dossiers de l’insurrection populaire et du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015.
Léandre Bassolé rappelle que pour qu’il ait réconciliation, il faut qu’il y ait manifestation de la vérité, d’où la nécessité de la justice transitionnelle et ce n’est qu’en suite qu’on pourra envisager les réparations.
C’est une urgence pour tous les acteurs et les protagonistes d’aller au fond des choses afin d’éviter l’échec connu précédemment.
Saratou Cissé






















