Boycottons les élections municipales du 22 mai prochain !

En Avant pour la défense des acquis de l’insurrection et de la résistance populaires et pour l’amélioration des conditions de vie pour les populations de la ville de Ouagadougou !!!

Le 22 mai 2016, les populations de la ville de Ouagadougou seront appelées aux urnes pour élire les conseillers municipaux qui éliront à leur tour les différents maires d’arrondissements. Ces élections interviennent après celles présidentielles et législatives couplées qui ont consacré l’arrivée au pouvoir du MPP et de ses alliées.

Par rapport à ces élections, les attentes et aspirations du peuple insurgé et résistant de Ouagadougou changement en sa faveur semblent compromises au regard de l’aggravation sans précédent des conditions de vie des femmes, des hommes et particulièrement de la jeunesse. En effetces élections municipales interviennent dans un contexte, à l’échelle de la ville, marqué notamment par :

  • Le renchérissement du coût de la vie. Nous assistons à une hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité comme le lait, l’huile, le savon, les céréales, parfois de l’ordre de 50% pour certains produits. Dans le même temps, les petites et moyennes entreprises sont frappées par une morosité et certaines sont contraintes de licencier leurs employés si elles ne ferment pas tout simplement boutique. Celles-ci sont victimes non seulement du non payement de la dette intérieure mais aussi des récompenses politiques aux opérateurs et grands commerçants qui ont soutenu et financé certains partis politiques dans leur conquête du pouvoir ;
  • Une grave crise de l’eau et de l’électricité à laquelle sont confrontées les populations de la ville et des environs. Le manque de ces deux denrées fondamentales pour la vie et la production aggrave particulièrement les conditions de vie et de travail des populations. Comme le note justement la Coordination des CDAIP de la ville dans sa déclaration sur la crise de l’eau et de l’électricité, « des zones entières sont régulièrement privées de la moindre goutte d’eau pendant 2 à 5 jours, plongeant les habitants dans un stress hydrique extrême et aggravant considérablement leurs conditions de vie déjà précaires. Les zones non loties (Yamtenga, M’Ba Simon Toéga,…) et des quartiers comme Nagrin, Kouritenga, Tanghin, Somgandé, Karpala, Zone 1, Yagma, Bissiguin, etc. sont durement éprouvés par les coupures d’eau… Les ménages voient leurs dépenses en eau flamber, eux qui sont déjà durement frappés par la cherté des prix des produits alimentaires qui continuent leur hausse depuis l’installation du pouvoir du MPP et de ses alliés. Les délestages sont de plus en plus massifs, plongeant régulièrement de grandes portions de la ville dans l’obscurité totale pour de longues durées pouvant atteindre 15 heures ! Impossibilité pour les élèves et étudiants d’étudier à des moments cruciaux de l’année scolaire et universitaire ; impossibilité pour les artisans, tailleurs, soudeurs, commerçants, restaurateurs, tenanciers de secrétariats publics et de débits de boissons, etc., de travailler » ;
  • Des actes de remise en cause de certains acquis de l’insurrection et de la résistance populaires, notamment les espoirs de jugement des crimes économiques et de sang. Non seulement les dossiers de crimes de sang et économiques sous le pouvoir de Blaise Compaoré : les dossiers Thomas Sankara, Norbert Zongo, Dabo Boukary, des martyrs de l’insurrection d’octobre 2014 et de la résistance de septembre 2015 sont sous silence judiciaire mais aussi nous assistons, depuis quelques temps, à la libération de maires et de ministres du régime Compaoré qui avaient été arrêtés parce qu’ils ont mal géré les biens publics.

Comment comprendre que des maires mis en prison pour leur mauvaise gestion de fonds publics, des parcelles, etc. soient relaxés sans aucune explication aux populations, premières victimes de ces délinquants aux cols blancs qui ont spéculé sur les parcelles, spolié les citoyens de leurs droits fonciers, précarisé la vie de nombreuses familles rejetées dans la rue. Il s’en trouverait même qui font campagne, après avoir changé de clan politique comme il est de leur coutume, pour revenir aux affaires et continuer impunément leurs pratiques sordides de vols et de détournements crapuleux !

Pendant que les populations meurent de faim, de soif et de chaleur, attendent le châtiment mérité des prédateurs de la République, le parti au pouvoir et ses acolytes et opposants eux, relèguent nos pressantes attentes au second plan et ne s’occupent que de leur campagne qui va leur permettre de s’asseoir à la table de la soupe, entre anciens et nouveaux « diables » en tant que conseillers, maires etc.

Ils nous invitent à les accompagner dans leur deal politique alors qu’ils restent sourds à nos cris de faim et de soif, à la vie chère, au problème de logement dans la ville, à l’état défectueux des voies urbaines, de santé et d’éducation pour lesquels ils nous déverseront des décibels de promesses aussitôt oubliées après leur élection.
Face à une telle réalité socio-politique, le peuple de Ouagadougou n’a visiblement rien de bon à attendre de ces élections. C’est pourquoi la Coordination des CCVC de la ville de Ouagadougou les appelle à :

  • Se mobiliser davantage autour de leurs différentes CCVC pour exiger des élus locaux la prise en compte effective de nos plates-formes citoyennes en général et la résolution en particulier des questions brulantes telles que : la diminution des prix des produits de première nécessité, la justice pour nos martyrs de l’insurrection et de la résistance populaires ainsi que pour tous les crimes économiques et de sang restés jusque-là sans suite, l’accès à l’eau et à l’électricité, l’attribution des parcelles volées aux populations résidentes qui en ont réellement droit,… ;
  • Mettre en place des Comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) dans les arrondissements, secteurs, villages, quartiers, marchés et yaars.

Ont signé :

CCVC/Baskuy 

CCVC/Bogodogo 

CCVC/Boulmiougou 

CCVC/Nongrmassom 

CCVC/Signoghin.

Ouagadougou, le 18 mai 2016