Journée internationale de la jeunesse 2016: « lutter contre l’incivisme pour prévenir les violences »
La communauté internationale célèbre ce vendredi 12 août la Journée internationale de la jeunesse (JIJ). Au Burkina Faso, cette journée sera commémorée sous le thème « Education civique des jeunes, un instrument de prévention des violences ». Un thème plus que d’actualité, au regard de la recrudescence des actes d’incivisme et de violences que connaît notre pays depuis un certain temps.
En effet, la société burkinabè, aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain, est caractérisée depuis un certain temps par la déperdition des valeurs sociales caractérisée par la progression de l’incivisme, la pratique d’une justice privée, les actes de vandalisme, le manque d’intérêt pour la chose publique, le non-respect de l’autorité de l’Etat, l’intolérance, etc. Et tout le monde est unanime à reconnaître qu’il faut tirer la sonnette d’alarme car, si rien n’est fait, les actes inciviques et de violence pourraient compromettre dangereusement les efforts de développement.
Vous avez dit « incivisme » ?
Il y a quelques années déjà, un chef de gouvernement définissait l’incivisme en ces termes : « l’incivisme, ce sont ces personnes qui ne respectent pas les feux de signalisation et qui roulent sur les voies publiques comme dans leur cours. L’incivisme, ce sont ces jeunes d’un quartier de Ouagadougou qui érigent des barricades pour protester contre l’arrestation d’un des leurs qui a pourtant commis des actes criminels à l’endroit d’une jeune fille. L’incivisme, ce sont ces jeunes qui, sans chercher à comprendre, incendient un véhicule qui vient de percuter mortellement une dame. L’incivisme, ce sont ces jeunes élèves de Niangoloko et de Imasgo qui séquestrent leur proviseur dans son bureau ou dans les toilettes du lycée ».
A cela, on pourrait aujourd’hui ajouter bien d’autres cas qui ont choqué l’opinion nationale, notamment le cas des élèves de Diapaga, Nagaré, Ouahigouya, et Gounghin près de Koupèla.
C’est au regard de tout cela que le Ministère en charge des questions de jeunesse, estime qu’il est utile et opportun de rappeler à tous les Burkinabè en général et à la jeunesse en particulier, qu’aucune nation au monde ne peut se développer dans l’incivisme, l’intolérance et la violence.
Le programme de la JIJ 2016, au-delà de la cérémonie officielle placée sous le parrainage du Premier Ministre Paul Kaba TIEBA, prévoit une conférence nationale et une conférence régionale sur le thème de la journée, un café-débat, une caravane citoyenne sur l’axe Ouaga-Fada.
Retour sur la JIJ
La Journée internationale de la jeunesse a été instituée par l’assemblée générale des Nations Unies et s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution 54/120 adoptée par ladite assemblée générale conformément aux conclusions de la conférence des ministres en charge de la jeunesse tenue du 08 au 12 août 1998 à Lisbonne au Portugal. L’objectif de cette journée est de promouvoir, tout particulièrement auprès des jeunes, le programme d’actions mondial pour la jeunesse à l’horizon 2000 et au-delà. Ce programme encourage l’action et les initiatives en faveur des jeunes dans 10 domaines prioritaires que sont l’éducation, l’emploi, la malnutrition, la santé, l’environnement, la toxicomanie, la délinquance juvénile, les loisirs et l’entière participation des jeunes à la vie de la société et à la prise de décisions.
C’est en 1991 que des jeunes, réunis à Viennes en Autriche pour le premier Forum Mondial de la Jeunesse organisé par le système des Nations Unies, ont proposé d’instaurer chaque année une journée internationale qui lui soit entièrement dédiée. Une journée qui devrait être célébrée en partenariat avec des associations des jeunes dans l’objectif d’organiser des activités promotionnelles et d’appel de fonds pour soutenir les Nations unies pour la jeunesse. Et depuis lors, la communauté internationale célèbre le 12 août de chaque année la Journée internationale de la jeunesse.
La nécessité d’un partenariat
Il s’agit, à travers les activités prévues, de permettre aux jeunes non seulement de mener une réflexion approfondie sur le sujet, mais aussi et surtout aux autorités de se pencher réellement sur les stratégies et grandes actions de promotion et de renforcement de la cohésion et de la paix sociale. Un sursaut de la jeunesse est vivement attendu car la gestion du pays lui reviendra tôt ou tard et c’est pourquoi un partenariat actif et permanent entre elle et les autorités doit être instauré, afin de promouvoir la paix et prévenir les violences de tous ordres.
A l’occasion de la commémoration de la Journée internationale de la jeunesse en 2012, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, disait à ce propos que « pour libérer le talent des jeunes, nous devons établir des partenariats avec eux ».
Au Burkina Faso, la célébration régulière et ce depuis 2006 de cette journée, marque un engagement fort des autorités à promouvoir la participation consciente et responsable des jeunes au développement du pays. Chaque célébration de la JIJ, en plus de constituer un cadre de retrouvailles pour la jeunesse, est une invite toute particulière à la réflexion autour d’un sujet préoccupant de l’heure.
Ministère de la Jeunesse, de l’emploi et de la formation professionnelle
Burkina : Déclaration du MPP sur la situation nationale
L’actualité politique du Burkina Faso aura été marquée ces dernières semaines par la finalisation du processus d’élection des exécutifs locaux, l’adoption de la deuxième loi rectificative de finances 2016 ainsi que celle portant allègement des conditions d’exécution des projets, programmes et activités de développement et enfin, par la tenue de la cinquième conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement, sur le Traité d’Amitié et de Coopération entre le Burkina Faso et la République de Côte d’Ivoire (TAC ).
Les dernières élections municipales ont marqué une étape importante du processus d’approfondissement de la démocratie dans notre pays.
Lors de cette consultation, le peuple burkinabè a largement renouvelé sa confiance au MPP (Mouvement du peuple pour le progrès, ndlr), en lui confiant la gestion des exécutifs locaux dans 270 communes et arrondissements sur un total de 370, et de 10 conseils régionaux sur 13.
Des résultats qui illustrent éloquemment les rapports de forces politiques dans notre pays.
Concernant l’adoption de la deuxième loi rectificative de finances 2016, le Parti a pris note des justificatifs et de l’intérêt de cette loi, notamment l’impérieuse nécessité de la prise en charge des dépenses prioritaires et celles liées à l’incidence financière de la loi 081 ainsi que la prise en charge des impayés de la dette intérieure.
Le MPP approuve les nouvelles mesures fiscales proposées en vue d’élargir l’assiette fiscale et d’accroitre les recettes, notamment la retenue à la source libératoire sur les gains réalisés par les parieurs et ceux provenant des autres jeux de hasard, l’institution d’une contribution foncière sur les propriétés bâties et non bâties, l’institution d’une taxe à l’importation sur les véhicules de tourisme dont la puissance est égale ou supérieure à treize (13) chevaux et l’augmentation du taux de la taxe sur les boissons alcoolisées.
Le Parti prend acte du souci d’équité et de justice sociale liés à ces taxes, qui concernent les couches les plus aisées de nos populations, et encourage le gouvernement à mettre en œuvre rapidement ces mesures, au regard de la situation financière difficile de la plupart des agents économiques dépendant de la dépense publique.
Le Parti affirme également sa solidarité avec le gouvernement par rapport à la loi portant allègement des conditions d’exécution des projets, programmes et activités de développement.
Notre pays doit désormais éviter les faibles taux d’absorption des financements, les pertes ou annulations de financements, les effets négatifs dus aux retards dans l’exécution des projets, les coûts élevés du service de la dette, la défaillance des prestataires et les abandons de chantiers.
Le Parti se félicite que cette loi soit surtout en faveur de la réalisation rapide d’infrastructures améliorant les conditions de vie des populations, et exhorte le gouvernement à la vigilance quant à la transparence qui doit être constatée à tout moment dans la mise en œuvre de ces procédures.
S’agissant de la cinquième conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement sur le Traité d’Amitié et de Coopération entre le Burkina Faso et notre pays frère de la Côte d’Ivoire, le Parti salue la qualité de la conduite des travaux.
La signature de ce traité, premier du genre depuis son installation, était non seulement une priorité pour le gouvernement compte tenu de la nature des relations qui nous lient à la Côte d’Ivoire, mais aussi la volonté de notre pays de se réconcilier avec une diplomatie responsable basée sur la défense des seuls intérêts du Burkina Faso.
Se référant à l’histoire, ce traité pourrait aller plus loin ; il vous souviendra que les pères fondateurs que sont les présidents Maurice Yaméogo et Houphouët Boigny avaient envisagé à un moment donné, de créer une carte d’identité unique pour les populations de nos deux pays.
Pour notre Parti, les intérêts des peuples transcendent ceux des individus et des dirigeants.
Le MPP salue et félicite le gouvernement pour la tenue et la réussite de ce 5ème TAC, dont les retombées sont incalculables pour le bien-être des populations des deux pays.
La particularité de ce traité s’illustre de par sa profondeur et son caractère multidimensionnel, notamment par le traitement des préoccupations de défense et de sécurité, de droits humains, de cohabitation harmonieuse entre populations, de gestion durable de l’environnement (situation mont Peko), d’intégration sous régionale, de réalisations infrastructurelles et de coopération technique et scientifique.
C’est aussi à l’occasion de ce sommet que des acteurs malveillants tentent de brouiller l’image du président Roch Marc Christian Kaboré, par l’affaire dite « du coup de fil à Blaise Compaoré ».
Cette polémique stérile relève de la diversion et de l’intoxication.
Le Parti réaffirme son soutien au Président du Faso, sur ses positons maintes fois exprimées sur l’ancien président déchu, qui devra répondre de ses actes devant la justice burkinabè.
Le socialiste Jean Jaurès, jetant un regard critique sur la révolution française au cours d’une conférence donnée à Buenos Aires en 1911, dira que les révolutionnaires de 1789, 1790 et 1793 se sont trompés sur le développement économique, en pensant que la démocratie politique acquise à l’époque, suffisait pour réaliser la démocratie sociale.
En effet, à lire et à écouter certains, l’avènement de l’insurrection devrait apporter tout de suite et à tout un chacun, un mieux-être immédiat, la prospérité immédiate dans les affaires, de l’emploi immédiat pour les jeunes, un toit pour chacun, dans une société débarrassée immédiatement de l’impunité, de la corruption, de l’injustice, etc.
Hélas, l’insurrection est semblable à la réaction de l’organisme à une pathologie, elle n’en est pas le remède.
C’est pour cela que notre parti salue l’adoption par le gouvernement du Plan national de développement économique et social (PNDES).
Nous saluons surtout l’ambition et la détermination du gouvernement à sortir enfin notre pays du marasme économique dans lequel il est plongé depuis longtemps.
Nous n’avons pas de doute pour l’atteinte de l’objectif global de ce plan qui est de transformer structurellement l’économie burkinabè pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive, créatrice d’emplois décents pour tous et induisant l’amélioration du bien-être social.
Nous sommes également fiers de constater que le gouvernement est en accord avec les valeurs de notre pays notamment « le compter d’abord sur nos propres forces », en faisant appel à la mobilisation de nos ressources propres à hauteur de 64 % pour le financement de ce plan.
Du reste le gouvernement, n’en déplaise à ceux qui ne voient que les trains qui arrivent en retard, peut déjà se vanter d’un certain nombre d’acquis réalisés en très peu de temps (à travers la mise en œuvre satisfaisante du programme présidentiel d’urgence 2016) :
- la création de 4200 emplois jeunes dans le domaine de l’enseignement secondaire,
- la gratuité des soins de santé,
- le recrutement de 16 000 agents communautaires de santé,
- le lancement en cours du programme des logements sociaux dans les communes,
- la réalisation en cours, de milliers de forages et de latrines, etc.
Le Parti félicite le Président du Faso et le gouvernement pour la sérénité avec laquelle ils conduisent le pays malgré les nombreuses difficultés et la charge importante exercée au quotidien par les attentes légitimes des populations.
Le Parti apprécie la grande disponibilité et la capacité d’ouverture du Président du Faso envers toutes les couches sociopolitiques et économiques de notre pays pour toute question touchant aux intérêts de notre pays.
Le MPP soutient le Président du Faso pour son combat visant l’adoption d’une nouvelle constitution pour la Vème république dont l’objectif est de créer un réel espace démocratique à travers des pouvoirs bien équilibrés.
L’insurrection populaire vécue par notre pays, a comme causes profondes, entre autres, le déficit démocratique et d’éthique politique, les crimes économiques et de sang, l’impunité, la corruption.
Notre système judiciaire a connu des améliorations réelles de conditions d’exercice que sont l’indépendance de la justice et la situation matérielle du juge.
Il serait regrettable que les performances de ce système se limitent à ces seuls changements qui du reste, sont d’origine externes.
Où en est-on avec les nombreux dossiers pendants de crimes économiques et de sang, dossier Thomas Sankara, dossier Norbert Zongo, les victimes de l’insurrection et du coup d’Etat du 16 septembre, etc. ?
Où en est-on avec les nombreux dossiers de corruption et de détournements au niveau de l’ASCE ?
Enfin le parti note avec satisfaction que le gouvernement est conscient de la fragilité politique de notre pays due aux nombreuses attentes sociales et économiques des populations face à des problèmes qui n’ont jamais connu de résolution, et l’encourage à renforcer ses initiatives et actions ambitieuses, visant à mettre définitivement et de façon irréversible notre pays dans un environnement socio-économique qui protègera les populations de la pauvreté et du mal être.
Ouagadougou, le 08 août 2016
Le Bureau Exécutif National

















