Covid-19: bientôt deux essais cliniques de la maladie, annonce le Pr Alkassoum MAÏGA de la Recherche scientifique
Le point de presse du gouvernement sur le Coronavirus s’est penché sur la contribution de la Recherche Scientifique à la lutte contre la pandémie. Il ressort que deux essais cliniques seront administrés très bientôt à des patients. Il s’agit de la Chloroquine et de la combinaison Chloroquine + Azithromycine. L’autre essai est un médicament à base de plante (phytomédicament) appelé APIVIRINE.
A la date du 25 mars 2020, le Burkina Faso compte au total 152 cas du Covid-19. Ce sont 127 cas à Ouagadougou,10 à Bobo-Dioulasso, 2 à Dédougou, 6 à Boromo, 3 à Houndé, 1 à Manga, 2 à Zorgho, 1 à Banfora. 10 guérisons sont dénombrées et malheureusement 7 malades sont décédés.
Pour mettre fin à la propagation de la maladie, le gouvernement a décidé de la mise en quarantaine de toutes les villes actuellement touchées par le #Coronavirus à compter de vendredi 27 mars 2020 pour une durée de deux semaines.
Une lueur d’espoir tout de même
En effet, le ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (MESRSI), le Pr Alkassoum Maïga , a annoncé qu’une équipe de chercheurs de l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé (CNRST/IRSS) lancera très bientôt deux essais cliniques pour évaluer l’efficacité et la sécurité de trois produits dans le traitement de la maladie à Coronavirus au Burkina Faso.
Le premier essai dénommé CHLORAZ sera dirigé par le Dr Halidou Tinto qui est le Directeur de Recherche à l’Unité de Recherche Clinique de Nanoro. Il se fera en collaboration avec le Centre Muraz de Bobo Dioulasso et les CHU de Tingandogo à Ouagadougou et Sourou Sanon à Bobo-Dioulasso qui sont les deux principaux foyers de l’infection au Burkina Faso. Cet essai vise à évaluer l’efficacité et la sécurité de l’utilisation de la Chloroquine et de la combinaison Chloroquine + Azithromycine dans le traitement de l’infection au COVID-19 au Burkina Faso.
Si ces traitements s’avéraient efficaces et bien tolérés, il est prévu dans la même étude d’explorer la possibilité de conduire une détection active des contacts des patients infectés au niveau de la communauté afin d’entreprendre des traitements massifs.
La seconde étude est un essai clinique International dénommé API-COVID-19 qui sera conduit dans deux pays africains. Il vise à évaluer l’efficacité clinique et virologique d’un médicament à base de plante (phytomédicament) appelé APIVIRINE chez les patients atteints de COVID-19.
Il sera coordonné par une équipe de chercheurs de l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé (IRSS) dirigée par Dr Sylvain Ouédraogo, Directeur de recherche en Pharmacologie et Directeur de l’IRSS. L’APIVIRINE est un antirétroviral, antiviral qui est efficace sur plusieurs virus dont celui du VIH/SIDA et utilisé depuis près de 20 ans . Il présente jusqu’à ce jour un bon profil de sécurité.
Ces résultats bien qu’ils ne soient pas validés par un comité scientifique présentent un grand intérêt pour la prise en charge de COVID-19. Ce qui justifie la conduite de cet essai clinique randomisé ouvert. D’autres produits utilisés par les tradipraticiens du Burkina Faso sont en exploration. Ces études permettront au Ministère de la Santé de disposer de résultats scientifiques crédibles pouvant lui permettre d’établir le rapport risques/bénéfices de l’utilisation de ces médicaments dans le traitement de la maladie.
Ainsi, il s’agira de réhabiliter la chaîne de production de chloroquine et de paracétamol pour permettre la production de 200 000 comprimés/jour de chaque type. Il sera associé à cette unité, la production de gel hydro-alcoolique d’une capacité de 2000 litres/h pour éviter les ruptures en situation de crise.
En plus, les travaux de mise à niveau du laboratoire de l’IRSS/CNRST à Ouagadougou dans les prochaines semaines permettront d’avoir un second laboratoire fonctionnel. Il a été proposé également la commande de respirateurs et de lits de réanimation ainsi que la formation du personnel à leur utilisation.
Y. Alain Didier Compaoré
Compte rendu du Conseil des ministres du 26 mars 2020
Le Conseil des ministres s’est tenu à Ouagadougou, le jeudi 26 mars 2020, sous forme de e-Conseil, de 09 H 10 mn à 14 H 00 mn, sous la présidence de Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, Président du Conseil des ministres. Il a délibéré sur deux dossiers inscrits à son ordre du jour.
I. DELIBERATIONS
I.1. Au titre de la gestion de la riposte à la pandémie du coronavirus (COVID-19) :
Le Conseil a fait le point de l’épidémie dans notre pays à la date du 25 mars 2020.
Depuis le 30 janvier 2020, la Coordination à la riposte a été mise en œuvre avec l’activation du Centre des Opérations de Réponse aux Urgences Sanitaires (CORUS). Le Conseil a examiné l’effectivité des actions de la riposte mises en œuvre par le CORUS et celle des mesures prises par le gouvernement.
Il a par ailleurs instruit les ministres en charge du dossier pour une mise en œuvre diligente et rigoureuse des actions et mesures déjà édictées.
Il a en outre instruit le ministre du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat en collaboration avec le ministre de l’Economie, des finances et du développement de proposer au Conseil des mesures de soutien aux secteurs économiques mis en mal par l’épidémie.
Le Conseil a décidé :
- de déclarer l’état d’alerte sanitaire conformément à l’article 66 de la loi n°23/94/ADP du 19 mai 1994 portant Code de santé publique ;
- de la prise d’un décret portant mise en quarantaine pour compter du vendredi 27 mars 2020 à 05 heures et pour une durée de deux (02) semaines des villes de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Boromo, Houndé, Dédougou, Banfora, Manga et Zorgho. La mise en quarantaine signifie que l’entrée et la sortie desdites villes sont strictement interdites aux populations. Ces interdictions ne concernent pas la circulation des marchandises. Le décret précise que toute autre localité où un cas sera testé positif au COVID-19 est immédiatement mise en quarantaine ;
- de la prolongation de deux (02) semaines de la fermeture des établissements d’enseignements préscolaires, primaires, post primaires, secondaires, professionnels et universitaires sur toute l’étendue du territoire national. La date de reprise est fixée au 14 avril 2020 mais pourrait connaître un réaménagement en fonction de l’évolution de l’épidémie ;
- d’un prolongement de deux (02) semaines de toutes les restrictions qui arriveraient à terme durant l’état d’alerte sanitaire.
Le gouvernement félicite le corps médical pour son dévouement et son engagement dans la lutte contre le COVID-19. Il invite les populations au respect strict des mesures prises et à réduire au maximum les déplacements non utiles à l’intérieur des villes et localités du Burkina Faso afin d’interrompre la chaîne de transmission communautaire de cette épidémie dans notre pays.
I.2. Pour le compte du ministère des Affaires étrangères et de la coopération :
- un projet de loi portant autorisation de ratification d’un amendement à l’Accord cadre portant création de l’Alliance solaire internationale (ASI), adopté le 03 octobre 2018 à New Delhi en Inde.
L’Alliance solaire internationale est une plateforme commune de coopération entre les pays riches en ressources solaires situés totalement ou partiellement entre les tropiques du Cancer et du Capricorne.
Ce présent projet de loi vise à prendre en compte un amendement formulé lors de la première Assemblée générale de l’ASI. Cet amendement élargit l’adhésion de l’Alliance solaire internationale à tous les pays membres des Nations Unies et non plus uniquement aux pays situés totalement ou partiellement entre les tropiques du Cancer et du Capricorne.
Le Ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement,
Porte-parole du gouvernement,
Rémis Fulgance DANDJINOU
Officier de l’ordre national

























