Meurtre du policier Rasmané DOUSSOUNGOU : le MBDHP invite les populations à « une autodiscipline citoyenne et responsable »
Le MBDHP condamne le meurtre de l’Assistant de Police stagiaire Rasmané DOUSSOUNGOU dans une déclaration en date du 15 mai 2016. Le Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples invite les populations à « une autodiscipline citoyenne et responsable ». Il invite les autorités à rechercher et punir l’auteur du meurtre. Le MBDHP appelle le gouvernement à plus de fermeté dans la sanction des infractions à la réglementation de la circulation et l’interpelle pour une sérieuse amélioration des conditions de travail des éléments des forces de défense et de sécurité. Voici la déclaration du MBDHP.
Déclaration du MBDHP sur le meurtre de l’assistant de police Rasmané DOUSSOUNGOU
C’est avec tristesse et indignation que le Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) a appris le décès des suites de ses blessures, ce 13 mai 2016, de l’Assistant de Police stagiaire Rasmané DOUSSOUNGOU, volontairement et sauvagement percuté le 10 mai 2016 par un individu, toujours en cavale, alors qu’il était en mission de régulation de la circulation. En ces moments particulièrement douloureux, le MBDHP présente ses condoléances à la famille du défunt, ainsi qu’à la grande famille de la Police nationale et leur témoigne sa sincère solidarité. Voilà un énième acte malheureux, qui vient ajouter aux calvaires, multiples et multiformes que vivent des éléments de forces de défense et de sécurité dans l’exercice de leurs missions. La récurrence de tels actes de violence, parfois gratuits, dont sont victimes des éléments des forces de défense et de sécurité inquiète et surtout interpelle non seulement les gouvernants, mais aussi les gouvernés. Sur ce meurtre, horrible, de l’Assistant de police stagiaire Rasmané DOUSSOUNGOU, le MBDHP tient particulièrement à souligner, avec force, que la jouissance par tout citoyen de ses droits et libertés ne saurait lui conférer, en aucun cas, le droit de commettre un acte criminel aussi abominable, consistant ici à ôter de manière lâche, gratuite et odieuse la vie d’autrui, de surcroit, un agent de police en mission. C’est pourquoi le MBDHP, fidèle à sa triple mission de promotion, de protection et de défense des droits de l’homme :- condamne avec la plus grande fermeté le meurtre de l’Assistant de police stagiaire Rasmané DOUSSOUNGOU ;
- invite instamment les autorités à tout mettre en œuvre pour rechercher, appréhender, juger et punir le meurtrier de l’Assistant de police stagiaire Rasmané DOUSSOUNGOU à hauteur de son acte criminel ;
- invite les populations à une autodiscipline citoyenne et responsable, dans le respect des droits et libertés de l’autre ;
- appelle les autorités à plus de fermeté dans la sanction des infractions flagrantes et délibérées à la réglementation de la circulation, tant en agglomération qu’en rase campagne (non-respect des feux tricolores, surcharges, excès de vitesse, etc.) ;
- interpelle les autorités politiques, afin qu’elles améliorent sérieusement sur les conditions de travail des éléments des forces de défense et de sécurité ;
- invite ses militants et sympathisants à contribuer à toute œuvre d’éducation et de sensibilisation des populations, qui pourraient contribuer à une jouissance et à un exercice bien compris des droits et libertés du citoyen.
Expulsion de KADINZA de Dédougou : le MBDHP dit « Halte aux intimidations contre les défenseurs des droits de l’homme »
A travers la déclaration ci-après, le Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) condamne « les accusations, non fondées contre le MBDHP » et « l’agression caractérisé » de Lamoussa KADINZA à Dédougou. Il exige du gouvernement la punition des auteurs et commanditaires de tels actes. Le Mouvement exige également que les autorités « garantissent l’intégrité physique et psychologique » de Lamoussa KADINZA et de tous les responsables de la section provinciale du MBDHP à Dédougou. Il remercie et félicite les populations de la province du Mouhoun « pour leur mobilisation exemplaire » suite à l’expulsion de KADINZA. Le MBDHP les appelle par ailleurs « à rester mobilisés et à se tenir prêts pour faire échec à tout plan de liquidation du MBDHP ».
Halte aux intimidations contre les défenseurs des droits de l’homme
Le 08 mai 2016, sur ordre du chef de canton de Dédougou, le camarade Lamoussa KADINZA, Président de la section provinciale du MBDHP du Mouhoun a été expulsé de la ville de Dédougou vers son village Mounkuy. Le Chef de canton reproche au Président du MBDHP, l’action du Mouvement durant les manifestations populaires qui ont suivi la mort, dans des conditions suspectes, de Salif BOKOUM précédemment détenu par la brigade de gendarmerie. A cette occasion, le MBDHP s’est rangé aux côtés des parents de la victime pour exiger l’ouverture d’une information judiciaire et la réalisation d’une autopsie sur la dépouille du défunt, en vue de déterminer les causes exactes de sa mort. Le Mouvement a d’ailleurs assisté à la réalisation de l’autopsie, le mercredi 04 mai 2016 à Ouagadougou. Le Chef de canton reproche également au camarade KADINZA l’action du MBDHP à Dédougou durant l’insurrection populaire d’octobre 2014. Selon lui, les manifestations qui se sont succédées depuis cette période nécessiteraient des sacrifices et en sa qualité de gardien des traditions, il exige trois (3) béliers et neuf (9) poules, pour conjurer le mauvais sort qui frapperait la ville de Dédougou. Le Chef de canton a mobilisé près de 200 jeunes qui ont embarqué de force le matériel du camarade KADINZA dans un camion et l’ont déposé dans une brousse située à près de 25 kms de Dédougou. Avant que ce groupe ne le contraigne à rejoindre son lieu de déportation, le camarade KADINZA a pu faire escale à la brigade territoriale de gendarmerie de Dédougou, qui a refusé de lui porter secours. Le MBDHP condamne avec la dernière énergie les accusations, non fondées contre le MBDHP, ainsi que cet acte d’agression caractérisé du président de la section du Mouhoun. Le MBDHP ne saurait ainsi tolérer le retour à ces pratiques d’un autre temps et attend les suites judiciaires réservées à la plainte déposée suite à cette agression. Déjà en décembre 2000 et janvier 2001, au fort de la lutte du Collectif contre l’impunité, des prétextes tout aussi fallacieux avaient servi de fondements à une attaque en règle contre le MBDHP à travers :- l’incendie de son siège et des domiciles de quatre militants à Koudougou ;
- la destruction des plaques d’indication du siège à Dédougou ;
- les agressions contre ses militants et responsables locaux à Dédougou, Fada N’Gourma, etc. ;
- l’expulsion de ceux-ci de certaines provinces ;
- l’arrestation et la détention, du 6 au 27 décembre 2000, de 15 militants de la section MBDHP du Kourwéogo (Boussé) au prétexte qu’ils auraient, à la suite de l’assassinat de l’élève Flavien NEBIE, « poussé les enfants à manifester et à poser des actes de vandalisme ».
- apporte son soutien total au président de la section du Mouhoun, le camarade Lamoussa Kadinza, ainsi qu’à l’ensemble des militantes, militants, sympathisantes et sympathisants du MBDHP du Mouhoun, pour leur courage et leur détermination à se battre pour le respect des droits humains dans la province du Mouhoun ;
- dénonce avec fermeté la tentative d’expulsion du camarade Lamoussa KADINZA, Président de la section MBDHP du Mouhoun ;
- remercie et félicite les populations de la province du Mouhoun pour leur mobilisation exemplaire et pour l’accueil chaleureux réservé au camarade lors de son retour dans la ville de Dédougou ;
- exige des autorités qu’elles garantissent l’intégrité physique et psychologique du camarade KADINZA, des membres de sa famille et de tous les responsables de la section provinciale du MBDHP et qu’elles mettent tout en œuvre afin de punir les auteurs et commanditaires de tels actes conformément aux lois en vigueur ;
- invite les autorités à se conformer aux dispositions de la déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme adoptée le 9 décembre 1998 par l’Assemblée générale des Nations Unies et notamment :
- en son article 1 : « chacun a le droit, tant individuellement qu’en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international» ;
- en son article 6.2 : « chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de publier, de communiquer à autrui ou de diffuser librement des idées, des informations et des connaissances sur tous les droits de l’Homme et toutes les libertés fondamentales» ;
- et en son article 12.1 « chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de participer à des activités pacifiques pour lutter contre les violations des droits de l’Homme et des libertés fondamentales».
- appelle l’ensemble de ses structures et militants sur l’ensemble du territoire, à rester mobilisés et à se tenir prêts pour faire échec à tout plan de liquidation du MBDHP d’où qu’il vienne.