Ouagadougou a abrité les 24 et 25 novembre 2016, la revue du secteur rural. Placé sous le thème « Actions et mesures nécessaires à la construction d’un secteur rural productif, compétitif et résilient », la rencontre a permis aux participants composés de décideurs politiques, de responsables d’organisations paysannes, de spécialistes de l’agriculture, de l’élevage, de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement, ainsi que des chercheurs et des partenaires techniques et financiers, de mener d’intenses réflexions, de poser un diagnostic du secteur rural, et de dégager les axes stratégiques de son développement en vue de la formulation de la deuxième phase du Programme national du secteur rural (PNSR II).
Ainsi au cours des cinq prochaines années, les actions de développement du secteur rural vont essentiellement porter sur l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi que la résilience des populations; la compétitivité des filières agro-sylvo-pastorales, halieutiques et fauniques; la gouvernance environnementale et la promotion du développement durable ; l’eau, l’assainissement et le cadre de vie. A ces axes d’intervention du PNSR II s’ajoutent le renforcement du capital humain dans le secteur rural et la gouvernance, le partenariat et le renforcement des capacités des acteurs.
La planification des actions de développement conformément à ces axes, devrait permettre aux acteurs du secteur rural de faire face aux enjeux et aux défis issus du diagnostic posé par les participants à la revue.
Les défis du PNSR et les conclusions de la rencontre
Le management efficace du PNSR, la gestion de l’environnement pour faire face à la vulnérabilité des secteurs clefs, la sécurisation foncière des exploitations, la compétitivité des produits sur les divers marchés, et l’accroissement des performances des filières agro-sylvo-pastorales, halieutiques et fauniques constituent les enjeux du secteur rural.
Ses défis concernent le suivi et l’évaluation des actions de développement au sein des départements ministériels, l’amélioration des performances des ouvrages et technologies, le renforcement des mécanismes de ciblage des victimes, la préservation de la fertilité des sols et le développement du capital humain pour améliorer la disponibilité et l’accessibilité à des produits agro-sylvo-pastoraux, halieutiques et fauniques de qualité.
Au terme des travaux, les participants à la revue du secteur rural ont recommandé à l’Etat d’accompagner les acteurs à l’installation de petites, moyennes et grandes unités de transformation des produits agro-sylvo-pastoraux, halieutiques et fauniques. Ils l’ont également invité à réunir les conditions nécessaires à la production de l’engrais à base de phosphate en granulé. Les acteurs du développement rural ont, en sus, souhaité que l’Etat prenne des mesures pour le fonctionnement effectif des organes de pilotage du PNSR II au niveau régional.
L’élaboration du PNSR II va effectivement prendre en compte les priorités et les potentialités des différentes régions du pays. Il s’agit de dégager avec les acteurs régionaux du développement rural les parts attendues de chaque région et les investissements y relatifs.
Le processus de sa formulation fait de la concertation un principe fondamental qui consiste à fédérer les acteurs, étatiques ou non, dans une dynamique participative et inclusive, afin de tracer un avenir radieux au secteur rural durant les cinq (05) prochaines années.
La contribution attendue des Partenaires techniques et financiers
Les partenaires techniques et financiers devront jouer un rôle majeur dans la formulation et la mise en œuvre du PNSR II. C’est pourquoi, à l’ouverture des travaux de la revue du secteur rural le 24 novembre, ils ont dit partager la même vision que le gouvernement sur la nécessité de construire un secteur rural compétitif pouvant contribuer à la croissance économique. Ils ont, par ailleurs, réitéré leur disponibilité à s’investir davantage en matière de développement rural.
Le PNSR II est à la fois un outil d’opérationnalisation du PNDES dans le secteur rural et un instrument de mise en œuvre des engagements internationaux de l’Etat dans le domaine du développement rural. En effet, le Gouvernement a adopté le Plan national de développement économique et social (PNDES), en tant que référentiel en matière d’orientation et de politique générale, en remplacement de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD). Le PNSR I, qui représentait le volet rural de la SCADD, s’inscrivait par ailleurs dans les orientations internationales de développement, notamment les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), la déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement, etc.
Ces documents cadres et de planification étant arrivés à échéance en fin d’année 2015, les Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, réunis à Malabo (Guinée Equatoriale) en juin 2014, ont adopté une Déclaration par laquelle ils se sont engagés à accélérer la croissance et la transformation de l’agriculture en Afrique pour une prospérité partagée et de meilleures conditions de vie. Les Nations Unies ont, eux aussi, adopté en septembre 2015 les Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030.
Tout en planifiant les interventions dans le secteur rural, en cohérence avec le PNDES, le PNSR II entend donner une suite aux obligations consenties par l’Etat burkinabè à l’égard du reste du monde.
Ministère de l’Agriculture et des aménagements hydrauliques