Fada N’Gourma : Cinq ans de prison ferme pour s’être fait passer pour un procureur général et un expert-comptable
Le sieur Glelé Prince Pacôme a été condamné hier mercredi par le Tribunal de grande instance de Fada N’Gourma, à cinq ans de prison ferme, pour escroquerie et pour s’être fait passer pour un avocat international, un procureur général, un juge et un expert-comptable.
Le prévenu Glélé Prince Pacôme, de nationalité étrangère est décidé à vivre de l’escroquerie. Après avoir été libéré seulement le 22 mars 2017, après un an d’incarcération pour escroquerie, il a encore comparu à la barre le mercredi 17 mai 2017, pour les mêmes faits.
Devant le tribunal, le frigoriste qui s’est attribué plusieurs titres pour arnaquer ses victimes a reconnu toutes les charges retenues contre lui et son complice Alassane Lompo, autrefois son codétenu à la maison d’arrêt et de correction de Fada-N’Gourma.
Ils sont poursuivis pour escroquerie, tentative d’escroquerie, et usurpation de titres.
«Pourquoi vous présentez sous un faux nom ? Pourquoi prendre des titres d’avocat international, de procureur général, de juge et d’expert-comptable, alors que vous ne l’êtes pas ? », a voulu savoir le président du tribunal.
«Après un an de prison, je n’avais aucun papier, alors que je veux rentrer dans mon pays. Je n’avais pas de (frais) transport et j’avais déjà passé 12 jours à l’hôtel à raison de 20.000FCFA par nuit», répond l’accusé.
«Mais la justice vous a délivré un laisser-passer et la maison d’arrêt vous a donné 15.000 FCFA pour que vous rentrez au pays (voisin du Burkina, ndlr)» réplique le président.
Dans une sérénité inégalée, le prévenu confesse avoir loué une maison à 75.000FCFA le mois sous le titre d’un avocat international en voie de s’installer à Fada-N’Gourma, acquis à crédit des meubles à hauteur de 1 million 433 mille FCFA avec des subterfuges.
Au total, le faux avocat international et «procureur général» et «grand juge» à la Cour d’appel de Fada-N’Gourma, a fait en moins d’un mois, une demi-douzaine de victimes dont 2 femmes.
«Il m’a dit qu’il est un grand juge nouvellement affecté à Fada. Il a pris un fauteuil rembourré, une télé, une table, une table à manger», le tout d’une valeur de plus de 1million 400 mille FCFA, raconte la victime Alassane Doussa.
A la victime Youmali Ouoba, il a pu soutirer 60.000 FCFA et deux pintades avec la promesse de faire libérer ses frères détenus depuis des années en prison.
Madina Ba et Ida Lompo ont respectivement remis à l’escroc une antenne parabolique avec son décodeur et la somme de 30.000Fcfa.
Dans son réquisitoire le procureur a décrit une personnalité caractérielle et un récidiviste notoire. Pour le procureur, les faits à lui reprochés sont établis et consommés. Il a requis de la Cour, 8 ans de prison ferme pour le cerveau et 7 ans pour son complice.
Le Tribunal a reconnu les prévenus coupables d’escroquerie, de tentative d’escroquerie, d’usurpation de titre et de complicité. Le sieur Glélé Prince Pacôme, le cerveau, écope de 5 ans de prison ferme et son complice Alassane Lompo s’en sort avec 4 ans.
Agence d’Information du Burkina
Déclaration des organisations professionnelles des médias sur l’agression d’un journaliste a la JNP à Kaya, le 12 mai 2017
Le 12 mai 2017, le journaliste Guézouma Sanogo, reporter à la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB) et président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), a été violemment brutalisé par un gendarme lors de la cérémonie officielle de la journée nationale du paysan à Kaya. Projeté au sol visage contre terre, notre confrère a été blessé, toute chose qui a nécessité l’intervention diligente du service médical.
Depuis près d’une décennie, le Centre National de Presse Norbert Zongo (CNP-NZ), a entrepris des démarches envers plusieurs structures étatiques afin de réduire au maximum les obstacles à une presse de qualité. Les forces de défense et de sécurité ont été régulièrement associées à plusieurs de nos activités de sensibilisation sur le métier de journaliste et la nécessité d’une bonne collaboration entre ces deux entités.
Le 3 mai 2017 dernier et à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, nous avons encore avec les FDS (Forces de défense et sécurité) organisé des activités fort-réussies qui ont fait écho au niveau de l’opinion et des médias.
Aussi, nous ne comprenons guère ces violences répétées à l’égard des travailleurs des medias dans l’exercice de leur métier. Nous pensons que nous devons renforcer notre cadre d’échanges afin de réduire autant que possible les obstacles qui nous séparent pour une sécurité sans faille et une presse de qualité.
Fait inédit, le Président du Faso qui a suivi la situation, a condamné l’agression du journaliste et appelé les FDS à une meilleure gestion de la sécurité.
Les organisations professionnelles signataires de la présente déclaration, tout en saluant les efforts au niveau de la hiérarchie pour améliorer les rapports de collaboration entre médias et forces de défense et de sécurité :
- condamnent fermement cet acte violent, gratuit et injustifiable contre un journaliste ;
- dénoncent le recours systématique de certains éléments des forces de l’ordre à la violence contre des citoyens en général et des journalistes en particulier ;
- interpellent la hiérarchie militaire et les autorités politiques sur l’urgence d’une éducation aux médias des forces de défense et de sécurité.
Burkina Faso : proposition de loi scélérate contre le droit de grève
La question du droit de grève est dans la ligne de mire de nombreux gouvernements. Les politiques d’austérité et d’ajustement, la guerre sociale menées à l’échelle internationale par les gouvernements et les institutions internationales telles le FMI et l’Union européenne vont de pair avec les tentatives de remettre en cause les libertés syndicales et le droit de grève.
Au Burkina Faso, face à la proposition de loi 6 centrales (1) et les syndicats autonomes regroupés dans l’unité d’action syndicale (UAS), dans une déclaration commune en date du 9 mai, « exigent de l’Assemblée Nationale son retrait pur et simple ».
Dans sa déclaration l’UAS rappelle que le mouvement syndical « a toujours su jouer son rôle aux différents tournants de l’histoire de notre pays. » Elle rappelle notamment :
« De 1998 à 2014, les syndicats de notre pays ont largement contribué à l’éveil des consciences, à la lutte contre l’impunité et pour les libertés, toute chose qui a concouru à l’avènement de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 ;
En septembre 2015, face au coup d’Etat réactionnaire du Régiment de Sécurité Présidentielles (RSP) de Gilbert DIENDERE, les syndicats de notre pays, à travers la grève générale qu’ils ont lancée, ont largement contribué à faire échec au putsch.
(…) Ces quelques rappels montrent que les syndicats de notre pays ont contribué de façon inestimable à l’ancrage de la démocratie dans notre pays (…) La proposition de loi qui nous a été transmise constitue une remise en cause grave des acquis des travailleurs et de leurs droits.
Entre autres dispositions liberticides, nous notons:
- la limitation de l’objet de la grève à des « revendications collectives d’ordre professionnel » ou à la « défense d’intérêts professionnels et collectifs légitimes » ;
- l’interdiction de la grève à certains personnels (douanes, police, eaux et forêts, sapeurs-pompiers), de même qu’aux responsables administratifs et à certaines catégories de travailleurs ;
- l’institution d’une obligation de négociations préalables ;
- l’octroi à l’Etat de la possibilité de recruter du personnel pour remplacer les travailleurs grévistes ;
- l’allongement des délais de préavis ;
- la limitation du droit de grève dans les services essentiels ; etc.



















