C’est le 27 février prochain que se tiendra le jugement du coup d’Etat manqué de 2015. A cet effet le Mouvement burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) a animé un point de presse ce mardi 20 février à son siège à Ouaga. Il dit  lutter contre l’impunité et rejette tous les appels à un compromis judiciaire.

La salle des banquets de Ouaga 2000 sera le théâtre du jugement de l’affaire dite ministère public contre le Gal Diendéré et 83 autres, suite au Coup d’Etat manqué d’octobre 2015. Le président du Mouvement burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) Chrysogone Zougmoré a laissé entendre qu’il s’agit d’une victoire d’étape. « C’est un test grandeur nature de crédibilité de notre système judiciaire, de ses acteurs impliqués dans ce procès, et sa capacité à rendre justice » a déclaré le président du MBDHP lors du point de presse du Mouvement.

Ainsi dit-il « Au delà donc des ayants-droits, des victimes et des blessés, ce procès interpelle l’ensemble des démocrates, patriotes  et révolutionnaires et appelle à plus de vigilance. » Chrysogone Zougmoré  d’ajouter que les vaines agitations et polémiques puériles nées et suscitées ces derniers temps dans certains cercles politiques ne sauraient détourner le peuple de sa quête de vérité et de justice dans ce procès tant attendu.

C’est pourquoi le MBDHP dans sa mission de promotion, de protection et de défense des Droits de l’Homme réaffirme son attachement à lutter contre l’impunité et un jugement sérieux des auteurs de crimes de sang et de crimes économiques au Burkina Faso. Il interpelle la justice, afin que tout soit mis en oeuvre pour que la lumière soit faite. Il rejette également tous les appels à un compromis judiciaire au nom d’une prétendue réconciliation nationale.

Le mouvement dit avoir trois attitudes sur ce procès. Une attitude d’interpellation,  une attitude de veille pour que si condamnation il y a qu’elle soit exécutée et une attitude d’assistance. Et pour ce faire, le MBDHP met à la disposition des victimes et des blessés, un conseil d’avocat dont Me Prospère Farama.  Pour ce dernier cette sortie médiatique ne saura être une pression ni une influence pour la justice. « Elle est juste une interpellation de l’autorité judiciaire pour une bonne tenue du procès » a t-il dit.

Alors que des voix s’élèvent pour une suppression de la justice militaire, Me Prospère Farama trouve que cette juridiction n’est pas mal en soit. « Il faut une réforme des institutions judiciaires qui seront en adéquation avec l’inspiration du peuple« . Sinon poursuit-il « les griefs que l’on reproche à la justice militaire sont aussi perceptibles dans la justice civile. »

Ainsi donc le souhait du MBDHP est clair « que le procès ait lieu et que les coupables  payent pour leurs actes et ceux qui ne le sont pas, soient acquittés« .

Y. Alain Didier Compaoré