Après un rêve vendu à coût de milliards, vient le désenchantement qui risque de marquer à jamais la vie à Kalsaka. C’était en 2008, la mine industrielle Kalsaka Mining est lancée avec la promesse de 11 milliards à engranger comme bénéfice. Aujourd’hui la mine est fermée, les habitants sont amers, l’eau est contaminée par la cyanure et l’arsenic. L’avenir de cette localité est en pointillé, c’est ce que nous narre Michel Zongo dans son documentaire « Pas d’Or pour Kalsaka »
Cette œuvre qui mélange fiction et documentaire caricature la situation à Kalsaka qui peut être considérée comme une cité où règne la loi du plus fort à l’image du méchant dans les films Western. D’où les silhouettes de trois hommes parés en costume de cow-boy qui arpentent la ville à la recherche de la moindre pépite d’or. Les images du film allient netteté avec justesse de la lumière pour permettre à ces âmes meurtries de s’exprimer.
Le son d’ambiance ainsi que celui des interviews donnent également satisfaction, avec une composition sonore qui laisse transparaitre l’univers dans lequel se déroule le drame. Un drame qui découle de l’exploitation minière accordée par l’Etat burkinabè à une entreprise internationale. Ce cocktail de réel et de mise en scène donne une narration différente du documentaire ordinaire. En signant son quatrième documentaire majeur, Michel Zongo prend définitivement la casquette du cinéaste qui questionne et qui met à nu les challenges souvent ignorés du Burkina Faso. L’eau de Kalsaka est contaminée à cause des produits utilisés par la défunte « Kalsaka mining ».
N’est-on pas en droit de se demander si cette mort n’entraine pas également une mort lente et évidente des populations qui continuent de boire cette eau infestée? La dernière projection de ce film, c’est pour ce Mardi 26 Février 2019 au Cenasa à 16h.
Marie Laurentine Bayala
La 26e édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO) rime aussi avec détente et opportunité d’affaires. Au 3e jour du festival, nous avons fait un tour à la rue marchande pour s’en quérir de l’ambiance qui y règne.
Le rendez-vous de la biennale du cinéma africain sert également de cadre pour se détendre, mais aussi de faire de bonnes affaires. A cette occasion, nombreux sont les commerçants venus de divers horizons pour offrir une diversité de produits au public sur les différents sites marchands.
De la maison du peuple au Siège du FESPACO en passant par la Place de la Nation, la diversité des produits proposés par les marchands ambulants et l’ambiance qui y règne ne laisse guère le public indifférent.
Faire de bonnes affaires d’ici la fin festival
Mariam Kanté est une commerçante de pagnes traditionnels venue de Bamako. Elle retrouve cette biennale du cinéma africain «superbe» même s’il n’y a pas d’affluence pour l’heure. «J’espère faire de bonnes affaires d’ici la fin du festival s’il plait à Dieu», nous confie-t-elle.
Ces rues marchandes, où grouille du monde à toutes les éditions, servent de cadre de détente pour bon nombre de festivaliers.
Le cinéaste malien, Boubacar Sidibé, lui, trouve une ambiance festive. Pour lui, le fait de se retrouver chaque deux ans est une chose vraiment formidable. « Ici, on y trouve beaucoup de choses qu’on ne trouve pas à Bamako telle que du poisson braisé. Le FESPACO, c’est vraiment unique », ajoute-t-il.
A la rue marchande, chaque festivalier espère retourner chez lui avec un souvenir de la biennale du cinéma africain.
Bènonè Ib Der Bienvenue Médah
Le film « Hakilitan » ou « Mémoire en fuite » du réalisateur burkinabè Issiaka Konaté est passé en projection de presse ce lundi 25 février 2019 dans la matinée au ciné Neerwaya. Le film évoque l’inondation, le 1er septembre 2009, de la Cinémathèque Africaine de Ouagadougou à travers l’histoire d’un enseignant amnésique dont la vie remonte par bribes à la surface.
« Hakilitan » ou « Mémoire en fuite » est un film de 75 minutes qui retrace la destruction partielle de la cinémathèque africaine de Ouagadougou. A travers ce film entre fiction et documentaire, le réalisateur questionne la mémoire individuelle et collective.
La cinémathèque de Ouagadougou ayant frôlé la destruction totale en 2009, ce film aborde également le volet restauration des oeuvres endommagées afin de maintenir cette mémoire collective pour les générations à venir.
Maarit Hirvonen, cinéphile
« Ce film parle beaucoup. Il est très touchant. C’est quelque chose qu’on n’y pense pas, mais la mémoire peut disparaître d’un moment à l’autre. Il y’a nécessité de quand même investir en ces choses afin de perpétuer les mémoires ». a souligné Maarit Hirvonem, cinéphile.
Marc Sanogo, membre du jury de la commission de l’UEMOA
Pour Marc Sanogo, membre du jury de la commission de l’UEMOA, ce film retrace l’histoire du cinéma africain et de tous les cinéastes, comment ils se battent et nous invite à avoir un meilleur comportement.
Issiaka Konaté, réalisateur du film « Hakilitan »« C’est un projet de neuf ans », dévoile le réalisateur Issaka Konaté. Et c’est suite aux inondations du 1er septembre 2009 que ce projet à germer. Au départ c’était un film documentaire ensuite est né la fiction avec la construction du chantier du FESPACO. « C’est une œuvre capricieuse et fragile qui demande d’être disponible pour la recevoir », à t-il ajouté.
Cette œuvre est en compétition pour l’Etalon d’or de Yennenga. Elle sera également projetée dans d’autres salles pour le bonheur des festivaliers.
Ce mardi 26 février à 8H au ciné Nerwaya et 18H30 au Ciné Burkina, un autre long métrage burkinabè en course pour l’Etalon d’or, à savoir « Desrance » de Appoline Traoré sera projeté.
Saratou Cissé