Le ministre des Sports et des Loisirs a réuni le 11 janvier 2019 au Palais des sports de Ouaga 2000 les acteurs de la boxe nationale qui depuis un certain temps se boxaient sans gants. Une rencontre qui a permis de dissiper les différends qui existaient entre le président, certains membres du bureau et certains acteurs du noble art burkinabè.

La fédération burkinabè de boxe va mal dans son fonctionnement. Le dialogue entre les membres du bureau exécutif et les acteurs est rompu. Le président Abdouramane Koné est accusé de détournement de 30 millions de FCFA. A cela s’ajoutent de nombreuses démissions au sein de la fédération, pas de rencontres, manque de communication. Conséquence, le noble art burkinabè vit dans la léthargie.

Ne pouvant pas rester indifférent dans une telle situation, le chef du département des sports Daouda Azoupiou et son cabinet, le président du CNOSB, Jean Yaméogo ont rencontré les différents protagonistes pour rétablir le dialogue afin que les activités de ladite fédération reprennent de plus belle.

Pour le ministre Azoupiou, cette crise pénalise la fédération dans la réalisation de son programme d’activités. « C’est une difficulté majeure pour le ministère des Sports que de voir une fédération en difficulté. De ce point de vue, c’est vrai que la crise a atteint un niveau mais nous avons pensé qu’il était normal pour nous de  réunir les protagonistes d’échanger avec eux, de les écouter et faire en sorte que les uns et les autres convergent vers notre vision qui est de réaliser les objectifs à nous assignés dans le ministère dans le sens de mettre en œuvre la politique nationale des sports et des loisirs. »

Le ministre dit avoir échangé pendant deux heures avec les différentes parties et chacun a pu dire tout ce qu’il a sur le cœur. « Nous avons ensemble choisi de repartir sur le bon pied pour donner la chance à cette fédération de continuer de jouer ce rôle qui est former les athlètes et de permettre aux athlètes de faire de la compétition. »

Le ministre a ainsi félicité l’ensemble des acteurs, tout le bureau exécutif de la fédération d’accepter venir dialoguer et dire tout ce qu’il y a comme difficultés et permettre de dégager des pistes de solutions. « Je peux toute suite rassurer de la volonté des uns et des autres de repartir sur de bon pied. Tous les mécanismes sont réunis à la fois de juguler de façon définitive cette crise mais également gérer toutes les crises qui pourraient survenir dans la gestion au quotidien de cette fédération », a dit le ministre. De ce point de vue, il dit être très rassuré que cette crise en attendant que des dispositions pratiques soient prises pour encadrer le fonctionnement de la fédération est désormais du passé.

En ce qui concernent les dispositions pratiques dont parle le ministre, les deux parties se sont engagées, et ce, après que le président de la fédé Abdramane Koné ait reconnu son tord et accepté de s’amender. il a promis de travailler dans le sens des textes fondamentaux de la fédération qui voudrait donc que les rencontres soient tenues à bonnes dates et que les comptes rendus soient faits mais aussi que les ressources mises à la dispositions de la fédé soient gérées la manière la plus rationnelle possible.

Pour finir le ministre Azoupiou s’est voulu plus clair. « Nous avons engagé un expert qui va venir au mois de février à travers une convention que nous avons signée avec Cuba qui viendra accompagner cette fédération dans le management des clubs dans la formation des athlètes. Il ne serait pas bien que le pays s’engage à ce niveau, la fédération continue de vivre des crises sans solutions, ce n’est pas responsable. »

Y. Alain Didier Compaoré


Réaction des acteurs de la boxe après la rencontre

Abdoulaye Ouédraogo SG de la fédération burkinabè de Boxe:

Il s’agissait de problème de leadership, un problème de fonctionnement, un problème d’incompréhension et de communication. On parle aussi de problème d’argent est ce que vous confirmez ?

« Ça je ne peux pas vous dire. Un chronogramme sera fait pour la mise en place des résolutions prises à cette rencontre. La fédération fonctionnera désormais selon ses textes, la tenue régulière des réunions de la fédération où des procès-verbaux seront dressés et signés par les participants. »

Abdramane Koné, président la fédération burkinabè de Boxe:

« Avec l’aide du ministre nous avons transcendé nos limites. Sans trop rentrer dans les détails, nous n’allons pas trop polémiquer dessus. Une commission a été mise en place pour que le noble art que nous défendons tous puisse émerger au Burkina. »

On vous reproche d’avoir extirpé 30 millions de FCFA ?

« Ha bon, j’aurai même appris que c’est 50 millions. Je pense que tout le monde peut dire ce qu’il veut. Non, il ne faut pas remuer le couteau dans la plaie et nous avons trouvé une solution en famille, nous allons nous orienter sur la nouvelle dynamique. »

Sidiki Ouédraogo, entraîneur de boxe à Ouahigouya:

« J’étais vraiment opposé à la fédération. Il y avait un manque de communication, l’entretien des athlètes mais grâce au ministère tout est rentré dans l’ordre et moi je repars très satisfait car le président et le bureau ont reconnu leurs erreurs et tout doit de nouveau aller normalement. »

Propos recueillis par Y. Alain Didier Compaoré