La Côte d’Ivoire a rendu un hommage national, le mardi 14 juillet 2020, à son Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, décédé le 8 juillet dernier. La cérémonie s’est déroulée sur l’esplanade de la présidence de la République, en présence du président Alassane Ouattara et bien d’autres personnalités dont le Premier ministre burkinabè, Christophe Joseph Marie Dabiré, représentant le Président du Faso.
Sur l’esplanade de la présidence de la République de Côte d’Ivoire, l’émotion était à son
comble, la tristesse visible sur tous les visages que les cache-nez avaient du mal à dissimuler. La Côte d’Ivoire a perdu un grand d’homme d’Etat dont l’œuvre méritait d’être saluée à travers le deuil national et la cérémonie d’hommage à lui dédiée. Pour l’occasion, les autorités ivoiriennes ont voulu l’événement solennel et riche en symboles, en témoignages, dans le strict respect des mesures-barrières de la COVID-19.
L’hommage national rendu à Amadou Gon Coulibaly a surtout été dominé par des témoignages les plus poignants de ses proches, sur son parcours professionnel, politique, mais aussi sur ses qualités humaines. Tous les intervenants à cet événement exceptionnel ont, pourrait-on dire, su trouver les mots justes pour traduire au Premier ministre, ce qu’ils savaient de lui et témoigner à sa famille biologique et à tout le peuple ivoirien, combien sa disparition constituait une lourde perte.
Témoignage on ne peut plus saisissant de la ministre de l’Education nationale de Côte d’Ivoire, Madame Kandia Camara, ponctué de sanglots. Celle-là qui, selon ses propos, a connu Gon Coulibaly depuis les années 90, sur le terrain politique et professionnel et qui deviendra par la suite pour elle, un frère, un ami et un confident. Exemples à l’appui, Kandia Camara a relaté la vie d’un homme au parcours exceptionnellement brillant, qui aura tout donné pour son pays.
Amadou Gon Coulibaly aura été de toutes les luttes pour la justice, la paix, la démocratie, le développement de son pays et le bien-être de ses concitoyens, un porte-flambeau de la lutte, un homme d’une probité irréprochable, un homme aux qualités planétaires qui a reçu des hommages, même aux Nations unies. C’est une conviction partagée par Patrick Achi qui retient du défunt Premier ministre, un intellectuel de haut vol, un rassembleur, très perspicace et structuré dans ses réflexions, un travailleur infatigable qui ne lâche rien quand il s’agit des intérêts de son pays. Il attachait dit-il, du prix au travail et au travail bien fait, à telle enseigne qu’il était d’une qualité irréprochable dans sa démarche.
La grande chancelière de la République de Côte d’Ivoire, Henriette Diabaté, embouchera la même trompette, en saluant l’engagement et le parcours politique de l’illustre disparu, émaillé de difficultés diverses, les combats qu’ils ont menés ensemble et les défis qu’ils ont aussi relevés ensemble au sein du Rassemblement des Républicains (le RDR), parti pour lequel il était du reste, candidat à la présidentielle d’octobre prochain.
En somme, tous sont unanimes que la République de Côte d’Ivoire vient de perdre un de ses dignes fils, un compagnon de lutte, un homme d’exception qui aurait été un grand président mais que le sort fatidique vient d’arracher à leur affection. C’est pourquoi, le Président de la République de Côte d’Ivoire l’a du reste élevé à titre posthume, à la dignité de Grand Croix de l’Ordre national, en guise de reconnaissance de la Nation pour les services qu’il a rendus.
La cérémonie d’hommage au Premier ministre ivoirien avait une dimension internationale, puisque rehaussée par la présence d’éminentes personnalités d’Afrique et d’ailleurs. C’est ainsi qu’on a noté la participation du Président Macky Sall du Sénégal, du Premier ministre burkinabè, Christophe Joseph Marie Dabiré, qui a conduit une délégation de haut niveau composé de membres du Gouvernement, de leaders de la classe politique de l’opposition et de la majorité, en l’occurrence Zéphirin Diabré et Simon Compaoré, et du vice-président de l’Assemblée nationale, Bénéwendé Stanislas Sankara.
La disparition de Amadou Gon Coulibaly a aussi créée une onde de choc au Burkina Faso, ressentie par les autorités de notre pays. Cela s’explique aisément quand on sait que l’illustre disparu a aussi œuvré au renforcement des relations entre les deux pays, à travers le Traité d’Amitié et de Coopération. Pour le Premier ministre Christophe Joseph Marie Dabiré, ce voyage d’Abidjan était très important, au regard du rôle que le défunt a joué dans la consolidation des relations entre les deux pays.
« En effectuant le déplacement, j’ai eu l’honneur d’adresser le message de condoléances, de soutien et de sympathie du président du Faso et de l’ensemble du peuple burkinabè à la Nation ivoirienne. Amadou Gon Coulibaly était un homme affable, disponible, qui a apporté sa contribution au renforcement des relations entre nos deux pays frères », a dit le Premier ministre.
En effet, selon Christophe Joseph Marie Dabiré, nos deux pays ont toujours travaillé à construire un espace où les populations peuvent mieux vivre ensemble et il aura donc rendu d’énormes services à la Côte d’Ivoire et au Burkina Faso.
En rappel, Amadou Gon Coulibaly est décédé le 8 juillet dernier à la surprise générale, alors qu’il assistait aux travaux du Conseil des ministres, le tout premier, après son retour d’une convalescence de Paris.
La suite du programme de ses obsèques prévoit à l’issue de l’hommage national, le transfert de la dépouille à Korhogo, au Nord de la Côte d’Ivoire, sa ville d’origine, où il sera inhumé dans l’intimité familiale.
DCRP/Primature